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L’amour dans les traditions occidentales et orientales

photo Sebastian Bolesch

L’Allégorie du désir est un dialogue entre Le Cantique des cantiques et des chansons arabes traditionnelles et contemporaines. C’est un programme empreint d’amour qu’interprètent Zefiro Torna, le Vocalconsort Berlin et la chanteuse tunisienne Ghalia Benali. À écouter mardi 13 novembre à la chapelle Corneille à Rouen et mercredi 14 novembre au Volcan au Havre.

photo Sebastian Bolesch

Le sensuel, l’érotisme, le spirituel se mélangent dans L’Allégorie du désir. Tout comme le sacré et le profane, les temps anciens et contemporains, les cultures orientales et occidentales. De ce mariage inédit naît un programme de madrigaux, de motets, de compositions polyphoniques interprété mardi 13 novembre à la chapelle Corneille à Rouen et mercredi 14 novembre au Volcan au Havre.

Zefiro Torna, dirigé par Jurgen De Bruyn, et le Vocalconsort Berlin traversent ainsi avec la chanteuse tunisienne Ghalia Benali cinq siècles de musiques inspirées du Cantique des cantiques. Hildegarde von Bingen, Machaut, Dunstable, Agricola, Lassus, Grandi, Sances, Monteverdi, Schütz, Buxtehude et Bach se sont emparés de cet étonnant dialogue entre deux jeunes amoureux issu de l’Ancien Testament.

Des sentiments brûlants

« Quand Jurgen (de Bruyn, ndlr) m’a appelé pour parler d’un programme avec une série de chants évoquant le désir et l’amour, j’ai pensé aux sentiments éprouvés de manières différentes. Dans le monde occidental, les choses ont changé. Il y a moins de passion. En revanche, dans le monde oriental, le désir est toujours aussi lyrique, baroque. Les jeunes auteurs d’aujourd’hui décrivent les sentiments de manière intense, exacerbée. Dans ce projet, j’ai voulu me poser comme un témoin ».

Une place légitime pour Ghalia Benali, née à Bruxelles, qui a passé son enfance en Tunisie avant de revenir en 1987 en Belgique afin de suivre ses études. À ce Cantique des cantiques, un dialogue entre une femme et un homme, issu de l’Ancien Testament, elle répond avec des textes contemporains écrit dans un arabe littéraire. « L’arabe n’a jamais été mon fort. Le tunisien n’a plus de secret pour moi et me ramène aux disputes avec mes frères. Mais j’ai beaucoup écouté l’arabe littéraire. Je me laisse emporter par la beauté de la langue, la poésie très imagée. Il existe un ou trois mots pour exprimer une émotion. C’est devenu ma langue préférée pour chanter ».

Pour L’Allégorie du désir, Ghalia Benali a mis en musique ces poèmes d’auteurs contemporains comme l’Égyptien Abdallah Ghoneem. « Je pourrais comparer leur écriture à celle de Prévert. Ce ne sont pas des romantiques. Ils ne se lancent pas dans de grandes tirades. Il y a un côté existentialiste, une vraie passion et un désir souvent inassouvi ». 

Même si les langues, les traditions sont différentes, le sujet fait couler beaucoup d’encre. L’amour, le désir inspirent autant les écrivains et leur poésie reste toujours brûlante.

 

Infos pratiques

  • Mardi 13 novembre à 20 heures à la chapelle Corneille à Rouen. Tarifs : de 32 à 10 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr
  • Mercredi 14 novembre à 19h30 au Volcan au Havre. Tarifs : de 24 à 5 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 19 10 20 ou sur www.levolcan.com