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Le Petit Théâtre de pain à Vivacité : être ou ne pas être dans une servitude participative

photo Eñaut Castagnet

Le pouvoir : tel le thème de la nouvelle création du Petit Théâtre de pain. BOXON(S). Jusqu’à n’en plus pouvoir raconte des destins de personnes qui acceptent l’inacceptable. À voir vendredi 22 et samedi 23 juin à Sotteville-lès-Rouen au festival Vivacité.

photo Eñaut Castagnet

C’est une humanité que donne à voir le Petit Théâtre de pain dans BOXON(S). Jusqu’à n’en plus pouvoir. Ce nouveau spectacle de la troupe des Pyrénées-Atlantiques, associée à l’Atelier 231, relate des parcours de personnes ordinaires. Ce sont des femmes, des hommes, des salariés, des demandeurs d’emploi… Leur point commun : tous subissent des situations de pouvoir. Qu’elle soit politique, économique ou familiale. Tous ne sont en capacité de dire non. Même s’il faut mettre en veille ses convictions, ses valeurs et vivre contre sa nature. Comment alors accepter ? Pourquoi refuser de combattre ou de se rebeller ?

BOXON(S) parle donc d’un pouvoir systémique, « une de nos préoccupations latentes depuis un bon moment », souligne Fafiole Palassio, co-metteure en scène avec Philippe Ducou. Cette fois, le Petit Théâtre de pain porte son regard sur celles et ceux qui tentent de rester debout face à des situations extra-ordinaires. La pièce a été écrite avec Stéphane Jaubertie. « Il avait le désir de travailler avec une équipe. Avec lui, ce fut un aller et retour pour une écriture de plateau », remarque Fafiole Palassio. Tout se déroule sur un carré de 4 mètres x 4 mètres. Tel un ring où se suivent plusieurs rounds à coups de gong. Là, les neuf comédiens se prennent plusieurs coups qui les assomment et les conduisent à l’assujettissement. Même si parfois l’envie d’en découdre se fait ressentir.

« Nous ne sommes pas dans un réalisme à Ken Loach. Nous sommes dans l’insolite, dans l’humour. Nous poussons les situations jusqu’à la vrille, jusqu’à ce moment où l’on est ou on n’est pas », commente la metteure en scène. BOXON(S). Jusqu’à n’en plus pouvoir emprunte au théâtre, à la danse et à la boxe. « Ce texte impose une tonicité, une mobilisation, une énergie, un travail sur le mouvement ». Les excès de pouvoir usent les corps qui tentent de se débattre comme ils peuvent.

 

 

  • Vendredi 22 et samedi 23 juin à 22h15 à la résidence André-Delalandre, rue du Président-Roosevelt à Sotteville-lès-Rouen. Spectacle gratuit.