Il manque encore deux noms sur l’affiche du Rock dans tous ses états qui se déroule les 26 et 27 juin à l’hippodrome d’Evreux. L’équipe de l’Abordage a dévoilé mercredi 20 mai la programmation du festival. Lors de la présentation, il a été très peu question de musique. Le devenir du festival et surtout l’ouverture du nouvel Abordage ont alimenté les conversations.
Quel avenir pour Le Rock dans tous ses états ? Lors de la conférence de presse sur le festival qui s’est tenue mercredi 20 mai à L’Abordage à Evreux, les élus ont parlé d’une seule voix. Un discours à l’unisson pour réaffirmer de belles intentions et leur soutien au RDTSE. Selon Mohamed Derrar, conseiller municipal de la ville d’Evreux chargé de la culture urbaine (DVD), de la jeunesse et des nouvelles technologies, « le festival a vocation à perdurer et à aller plus loin ». Ludovic Bourrellier, conseiller départemental de l’Eure et adjoint de la ville d’Evreux chargé des associations et de la vie de quartier (UMP) a rappelé que « le département est un partenaire historique du festival et il a vocation à le rester. Là dessus, il n’y a pas de débat ». Quant à Mélanie Mammeri, conseillère de la Région Haute-Normandie (PS), elle a « salué le travail d’une équipe et des bénévoles » et précisé que le RDTSE « s’inscrit dans l’histoire régionale. La Région a décidé d’allouer une subvention plus importante à l’Abordage cette année, passant de 152 000 à 170 000 € ».
Pourtant, établir la programmation du prochain Rock dans tous ses états qui se tient les 26 et 27 juin à Evreux n’a pas été un long fleuve tranquille. Hedi Hassouna, directeur de l’Abordage et programmateur du festival, qualifie cette nouvelle édition de « petit miracle ». Une annulation pure et simple a d’ailleurs été évoquée.
Il y a tout d’abord un contexte national défavorable. « Dès le mois de décembre, nous avons constaté un défaut de têtes d’affiche. Il y a un déplacement vers les Etats-Unis ». Pour l’équipe de l’Abordage, pas question de « se lancer dans une course au gigantisme et aux têtes d’affiche ». 2015 est donc une année de transition. Le RDTSE accueillera des valeurs sûres comme The Jon Spencer Blues Explosion, Ez3kiel, The Inspector Cluzo. « Nous faisons aussi le pari sur de futures têtes d’affiche comme Hudson Mohawke. La force de ce festival est d’être capable d’aller chercher des surprises, de proposer des découvertes », comme Joy Wellboy, Rustie ou des coups de cœur, tels que Random Recipe…
A cela s’ajoute quelques incertitudes. Pour les années suivantes, le RDTSE pourrait présenter « une forme plus hybride et expérimentale », révèle Hedi Hassouna. « Il ne faut pas oublier non plus l’ouverture d’un nouveau lieu. La prochaine édition devra intégrer cette salle. Il y a toujours eu une indissociabilité entre l’Abordage et le festival. Or, le futur de cet équipement n’est pas encore écrit. Il y a un manque de vision et de certitude sur 2016 ».
Des licenciements
Sur l’avenir de la culture dans l’Eure, les élus ne lisent plus la même partition. Ludovic Bourrellier invoque « la baisse des dotations de l’Etat » et la nécessité de réduire les budgets. Cela passe tout d’abord par « des économies d’échelle ». Il défend alors la création d’un EPCC (établissement public de coopération culturelle) qui regroupera la société gérant le Cadran, la scène nationale qui « doit reprendre sa place dans le théâtre rénové en 2017 » et la future smac (scène de musiques actuelles). « Il y a trois modes opératoires, trois programmations. Il va donc falloir être créatif ». Pour l’élu de la ville d’Evreux et du Département de l’Eure, « il faut tout faire pour préserver les crédits alloués à l’artistique et l’offre artistique. Pour cela, il y aura une diminution du budget pour l’administratif ». Ludovic Bourrellier n’exclut pas « des licenciements ».
Mélanie Mammeri n’a pas caché son « inquiétude. Il y a en effet les baisses des dotations de l’Etat. Cependant, en politique, il faut faire des choix. Aujourd’hui, la culture demande que l’on fasse un geste fort. La Région a augmenté son budget de 16 %. En ce qui concerne la smac, elle sera vigilante. Il ne faut pas étrangler une structure pour en sauver une autre ».
Les discussions sur la création du futur EPCC se poursuivent encore entre l’Etat et les différentes collectivités territoriales. La nouvelle structure doit être mise en place en janvier 2016.
- Vendredi 26 juin à 17 heures et samedi 27 juin à 15 heures à l’hippodrome d’Evreux. Tarifs : 50 €, 40 € une journée, de 70 à 53 € les deux jours. Réservation sur www.lerock.org
- Programmation complète sur www.lerock.org
