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Le tango de Nisinman

C’est au rythme du tango que se déroule cette nouvelle journée du Festival de musique de chambre à Giverny. Michel Strauss, violoncelliste et directeur artistique de l’événement, ouvre dimanche 25 août une page de l’histoire de cette musique populaire mais savante avec Marcelo Nisinman, joueur international de bandonéon qui interprète quelques-unes de ses compositions et des pièces d’Astor Piazzolla.

 

photo Karin van der Meul
photo Karin van der Meul

Marcelo Nisinman est né à Buenos Aires. Il a donc grandi avec le tango. En Argentine, impossible d’y échapper. « Il est présent partout. Vous prenez un taxi, vous entendez du tango. Avec l’arrivée des nouveaux moyens de communication, les choses ont cependant évolué. A Buenos Aires, il y a maintenant un mélange d’identités musicales ».

Marcelo Nisinman qui participe au Festival de musique ancienne à Giverny aime le tango. « Pour moi, cette musique, riche et très vaste, raconte la vie à Buenos Aires et aussi des vérités existentielles. Elle nous dit qu’il faut rester positif ».

Il l’aime et il en joue. A l’âge de 6 ans, il a commencé à apprendre le bandonéon. « Il y en avait un à la maison parce que mon père en avait acheté un. Il voulait en jouer. Seulement, le bandonéon est un instrument très compliqué qui demande un travail quotidien. Or mon père n’avait pas assez de temps alors il m’a refilé l’instrument ». Marcelo Nisinman commence le bandonéon avec Abelardo Alfonsin, Marcos Madrigal et Julio Pane, étudie l’harmonie, le contrepoint, la composition et l’orchestration avec Guillermo Graetzer. Il fait une rencontre décisive : celle d’Astor Piazzolla, bandonéoniste et grand compositeur argentin. « Il m’a donné envie de continuer. Il m’a appris à rester ouvert à toutes les musiques, à ne pas être attaché au tango traditionnel et aussi à bien manger. Il adorait ça. Il disait : pour être un bon musicien, il faut bien manger. Je me souviens de cet homme qui me considérait comme un ami même s’il y avait une différence d’âge entre nous ». Le musicien se produit en soliste dans de petites formations et avec de grands ensembles partout dans le monde.

Marcelo Nisinman aime, joue, écoute du tango et également toutes musiques, comme Coldplay, Pink Floyd… « Sinon, je m’ennuie. Je n’aime pas faire toujours la même chose. Au Festival, j’ai entendu des musiques que je ne connaissais pas. Comme le Quinette d’Arenski, joué en ouverture. C’est une pièce magnifique ».

Dans ses compositions, Marcelo Nisinman impose un style très personnel en cassant les codes de la Musica Porteña, la musique de Buenos Aires. Son humeur reste sa principale source d’inspiration. « D’une autre manière, tout peut m’influencer. Un livre de Stefan Zweig m’inspire. Un lieu m’inspire. Ici, à Giverny, ça respire la créativité. Cet endroit chargé d’histoires stimule évidemment ».

Marcelo Nisinman aime, joue, compose du tango mais ne le danse pas. « Cela demande beaucoup de temps. Je préfère garder mon énergie pour l’interprétation et la composition ».

 

Programme du concert

  • Hombre Tango (Nisinman)
  • Jeanne et Paul (Piazzolla/Nisinman)
  • Ciudad Triste (Tarantino/Nisinman)
  • Bordel 1900, Café 1930 (Piazzolla)
  • El Aeroplano (Data/Nisinman)
  • Herecticus (Nisinman)
  • Verano Porteño, Otoño, Invierno Porteño, primavera Porteña (Piazzolla/Nisinman)
  • La Muerte del Angel, oblivion, revolucionario (Piazzolla)
  • Milonga (Pelicant)

 

Infos pratiques

  • Dimanche 25 août à 15h30 au musée des impressionnismes à Giverny.
  • Tarifs : 17 €, 10 €. Réservation au 09 72 23 33 52 ou sur www.concertclassic.com