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Léonie et Noélie, libres à tout prix

photo Christophe Raynaud de Lage

Léonie et Noélie sont mardi 26 février à la scène nationale de Dieppe. Elles sont jumelles, deux adolescentes de 16 ans qui se retrouvent un soir sur les toits de la ville. La compagnie L’Envers du décor s’empare du texte de Nathalie Papin tout en préservant la poésie et la fantaisie.

Le mystère de la gémellité reste très rarement abordé en littérature jeunesse. Nathalie Papin le traite avec beaucoup d’intelligence, de sensibilité et de poésie dans Léonie et Noélie, un récit qui a reçu le Grand Prix de la littérature dramatique jeunesse 2016. Elle y ajoute un regard franc sur la pauvreté et sa violence, l’adolescence et sa colère.

Léonie et Noélie sont des jumelles de 16 ans qui se retrouvent un soir sur les toits de la ville pour contempler l’incendie de leur foyer qu’elles ont allumé. Les deux sœurs se souviennent de leur enfance. Notamment de cette période pendant laquelle il faut partager le cartable, les chaussures… Alors l’école, ce sera pour l’une les jours pairs et, pour l’autre, les jours impairs. Quant aux challenges, elles se sont fixé des objectifs complètement différents. Léonie veut apprendre tous les mots du dictionnaire que les filles ont volé. Noélie joue au funambule pour vaincre son vertige.

Une adaptation fidèle

Nathalie Papin a trouvé son double artistique au théâtre en confiant son texte à Karelle Prugnaud. La metteuse en scène de la compagnie L’Envers du décor en propose une version très fidèle. Elle en restitue toute la poésie, l’univers fantastique, la dimension onirique. Et aussi la noirceur mais peut-être un peu trop. 

Léonie et Noélie, Daphné Millefoa et Justine Martini, sont deux têtes blondes habillées comme des collégiennes et avec une grande chaussette chacune. L’une est le miroir de l’autre. Dans une structure métallique, image d’un espace urbain, les jumelles effectuent leur périple à la recherche de leurs souvenirs et de leurs rêves. Elles sont parfois rattrapées par la réalité et le monde des adultes qui apparaît en vidéo : la mère jouée par Claire Nebout, l’instituteur, Bernard Menez, le policier, Denis Lavant, et le juge, Yann Collette.

Léonie et Noélie grimpent, sautent sur les toits. Elles aussi ont leur double, à la fois ange et démon, deux free runners, impressionnants, Simon Nogueira et Yoann Leroux. La création de Karelle Prugnaud est spectaculaire, aérienne et démontre que la vie est un grand saut dans le vide.

Infos pratiques

  • Mardi 26 février à 19 heures à la scène nationale de Dieppe.
  • Spectacle tout public partir de 8 ans
  • Tarif : 5 €.
  • Réservation au 02 35 82 04 43 ou sur www.dsn.asso.fr