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Les bâtisseurs d’un autre Havre

Pour cette troisième édition d’Un Été au Havre, plusieurs artistes plasticiens se sont laissés inspirer par l’architecture Perret pour encore mieux la bousculer. Ce sont à nouveau de grands formats qui rythment les rues du Havre jusqu’au 22 septembre. En voilà trois exemples.

Les Cités oubliées d’Olivier Grossetête

Olivier Grossetête est un bâtisseur. Il ne réalise jamais ses constructions seul. Il préfère les actes de créations communs, démontrant ainsi la force du collectif. Pour Un Été au Havre, l’artiste, installé à Marseille, a décidé d’élever une immense ville éphémère sur le quai Southampton. Et ce, avec des milliers de cartons. Il les assemble, les enrubanne pour construire plusieurs bâtiments. Au Havre, il fera un clin d’œil à plusieurs monuments de la ville, comme l’église Saint-Joseph, la tour des Dockers, l’architecture si singulière de Perret. Commencée en début de semaine, cette Cité oubliée prend forme. Non sans mal puisque les bâtisseurs ont du affronter la pluie, puis le vent qui a emporté mercredi 26 juin le phare. Cette ville en carton gigantesque est vouée de toute façon à disparaitre. Comme un enfant, Olivier Grossetête bâtit et démolit. Toujours avec les habitants. Ce sera dimanche 30 juin à partir de 16 heures.

Narrow House d’Erwin Wurm

Lui aussi construit. Non pas une ville mais une maison. Dans celle-ci, tout est déformé. Narrow House d’Erwin Wurm est la maison la plus étroite dans la plus large artère de France, l’avenue Foch. Elle mesure 18 mètres de long, 9 mètres de haut et seulement 1 mètre de large. Là, l’artiste autrichien se joue des formes, des absurdités de la société contemporaine. Il ne se contente pas de déformer la forme de la maison avec sa cuisine, son séjour, sa salle de bains et sa chambre, il réduit aux mêmes proportions tout le mobilier intérieur, comme la table, la commode, le téléphone, la lampe, le lit, le cadre… Erwin Wurm amuse également avec sa Fat Car, une voiture tout en rondeur, présentée dans l’hôtel Dubocage, ou encore le Kiss, un baiser gourmand, posé dans un endroit tenu secret.

Apparitions de Stephan Balkenhol

Stephan Balkenhol s’intéresse au corps humain avec Apparitions. Il représente des femmes et des hommes d’aujourd’hui, habillés tout simplement, très expressifs, le plus souvent perdus dans des pensées. Tous captent étrangement le regard. Ce sont des sculptures en céramique qui ont trouvé leur place dans cadres des baies des façades de plusieurs immeubles Perret, situés place carrée. Tout ce travail s’inscrit dans la recherche sur la représentation humaine. Pendant un Été au Havre, l’artiste allemand expose également des œuvres en bois au Portique, centre régional d’art contemporain.

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