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Les Clownesses osent tout à Harfleur

photo Virginie Meigné
photo Virginie Meigné

Ce sont Les Clownesses, quatre véritables énergumènes de la compagnie Actéa qui osent tout. En fait, il y a trois clownesses, Pauline Couic, Bibine et Marion, et un clown, Pom, un garçon filiforme, naïf, mal dans sa peau, quelque peu maladroit. Pas facile pour lui de trouver une place au milieu de ces trois filles. Bibine, une sorte de fantôme, a toujours un visage blême, un regard noir et réussit à glacer une ambiance avec ses silences. Quant à Marion, elle est la plus gracieuse et la plus délicate. Elle cherche à plaire avec sa robe bleu électrique. Pauline Couic fait partie de ce quatuor déjanté qui tente de créer un spectacle avec les moyens du bord et de folles idées. Cette clownesse a une sacrée présence sur scène. Elle est un vrai moulin à paroles, gesticule dans tous les sens et crée des situations comiques. Dans un décor de fête foraine, les quatre artistes, mis en scène par Olivier Lopez, enchaînent des numéros foutraques à la Forge à Harfleur. Entretien avec Marie-Laure Baudain.

 

Comment a évolué votre personnage, Pauline Couic ?

Pauline Couic évolue avec le temps. Elle s’assume. Elle reste écrasante, oppressante. Elle est aussi vieillissante par rapport au reste de l’équipe. Je joue en effet sur le fait que je suis au sein d’une jeune troupe. Je suis la plus vieille, donc je me dois d’être vigilante et très présente. Ce qui crée des conflits de générations.

 

Quand avez-vous créé ce personnage ?

J’ai suivi une formation il y a 6 ou 7 ans au CNAC. A l’issue, il fallait présenter une ébauche d’un seul-en-scène. Il y avait ce personnage, Pauline Couic. J’ai travaillé ensuite avec Olivier Lopez pour voir comment il était possible de mettre en scène cette Pauline. On était proche du burlesque. Au départ, elle était plus fragile. Il y a eu un spectacle avec lequel j’ai tourné. Là, Pauline s’est affirmée. Elle a notamment assumé ce côté féminin, sexy.

 

Souvent, un clown est asexué.

Pendant longtemps, les clowns étaient asexués. Annie Fratellini a été la première à s’assumer en tant que femme. Elle a ouvert des portes. Aujourd’hui, des clowns revendiquent cette féminité. Cela fait partie de la dramaturgie.

 

Est-ce que Pauline Couic est, comme la plupart des clowns, un être solitaire ?

Oui et non. Pauline aime bien être en groupe. Cela lui fait du bien. C’est d’ailleurs toujours très intéressant de se confronter aux autres.

 

Dans le spectacle, elle mène la danse.

Oui, elle ne subit pas. Elle fait subir aux autres. Elle peut être méchante outrageusement et gratuitement. Il peut y avoir un côté cathartique pour les spectateurs. Cela m’amuse d’être à cet endroit et c’est très jouissif de jouer un tel personnage.

 

 

  • Mardi 2 décembre à 20h30, mercredi 3 et jeudi 4 décembre à 19h30 à La Forge à Harfleur. Tarifs : 17 €, 9 €. Réservation au 02 35 19 10 20 ou sur www.levolcan.com
  • Spectacle tout public à partir de 12 ans
  • Navette le 2 décembre à 19h45, départ du parking de la gare du Havre
  • Mercredi 7 et jeudi 8 janvier à 19h30 à la Comédie de Caen. Tarifs : de 25 à 16 €. Réservation au 02 31 46 27 29 ou sur www.comediedecaen.com
  • Vendredi 22 mai à 20h30 au Moulin à Louviers. Tarif : 10 €. Réservation au 02 32 78 85 25 ou sur www.scene-nationale-evreux-louviers.fr