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Les femmes au pouvoir !

Mirabelle Rousseau du Théâtre obsessionnel compulsif met en scène un nouveau manifeste. Celui de Valerie Solanas qui est un brûlot féministe. Scum Rodéo est présenté mardi 19 novembre au Volcan maritime au Havre dans le cadre d’Automne en Normandie.

 

photo Pierre Grosbois
photo Pierre Grosbois

Pour Valerie Solanas, il fallait la violence pour répondre à une autre violence. Cette femme, féministe, plus connue pour avoir tiré sur Andy Warhol en juin 1968, a écrit un an plus tôt et publié à compte d’auteur, SCUM Manifesto, un texte radical sur l’homme, la femme, les rapports amoureux, le pouvoir, l’argent, le capitalisme…

Tout un programme féministe et libertaire pour sortir de la société patriarcale. Un vrai programme avec des mesures extrémistes et loufoques : « Les Scum deviendront des membres des forces du détravail, des forces du foutrage-de-merde : elles trouveront toutes sortes de boulots où détravailler. Les vendeuses Scum, par exemple, ne feront plus payer les marchandises… »

Scum qui signifie rebus représente toutes ces femmes, « des nanas cool, plutôt cérébrales, et quasiment asexuelles » qui doivent mener un combat pour leur libération. Mirabelle Rousseau du Théâtre obsessionnel compulsif interroge cette parole, ces luttes féministes dans ce Scum Rodéo, donné cet été dans une version courte lors des Sujets à vif du Festival d’Avignon. « Le rapport au public est très intéressant parce que les spectateurs se positionnent. Ils acquiescent, font des remarques sur ce texte qui a une dimension politique », remarque la metteur en scène.

 

En deux parties

Pour porter Scum Rodéo, Mirabelle Rousseau a choisi Sarah Chaumette. « C’est une femme qui aime la performance. Elle a l’âge et elle est engagée physiquement. Dans ce spectacle, il fallait un engagement du corps. C’est indispensable ». La comédienne se dévoile tout d’abord telle une conférencière pour exposer les faits.

« C’est un truc à double détente. Elle prend de la distance, fait comme si ce texte n’était pas le sien, puis le fait rentrer dans le discours. Nous avons fonctionné comme un cheval de Troie ». Là, la conférencière s’empare de cette parole, se tient au pupitre devant un micro et balance avec fougue son projet utopique. Elle se charge d’une puissance électrique et se transforme en une espèce de gourou illuminé. On rit tant cette femme perd toute crédibilité.