Lohengrin, l’opéra romantique de Richard Wagner, clôt la saison lyrique de l’Opéra de Rouen Haute-Normandie. C’est une pièce tragique qui a beaucoup fasciné. Elle est interprétée du 13 au 19 mai au Théâtre des Arts à Rouen.
Pour mettre en scène Lohengrin, deux choix s’offraient à Carlos Wagner : aborder l’opéra de Richard Wagner composé entre 1845 et 1847 comme un conte de fée ou l’inscrire dans l’époque contemporaine. Le metteur en scène vénézuélien a préféré la deuxième option, « plus intéressante ».
Plongée donc dans une société fragile en pleine crise politique. « A un moment, il y a toujours quelqu’un, un leader charismatique, qui arrive et annonce qu’il résoudre tous les problèmes. On le sait, à chaque fois, ce fut une catastrophe. Souvenez-vous de Hitler, Staline… »
Dans l’œuvre du compositeur allemand, c’est Lohengrin. Carlos Wagner a beaucoup pensé à Hugo Chávez, président du Venezuela entre 1999 et 2013. « Il était très charismatique. Il pouvait parler pendant quatre heures à la télé. Ses mises en scène étaient formidables. Avant son élection, il a exposé un programme politique qui m’a convaincu. Il parlait de créer un système éducatif, social, de combattre la corruption, de se déconnecter des Etats-Unis. Aujourd’hui, c’est pire. La criminalité n’a jamais été aussi importante. Les gens n’osent même plus sortir dans la rue. Et la dépendance aux Etats-Unis est totale ».
Lohengrin, le chevalier au cygne, débarque comme un sauveur dans le duché du Brabant, un territoire revendiqué par Frédéric de Telramund après la mort brutale de l’héritier naturel, le duc Gottfried. Sa sœur, Elsa, est accusée de son meurtre. Elle se soumet alors au jugement divin en réclamant un combat entre Frédéric et un chevalier qu’elle a vu arriver dans une barque tirée par un cygne. Lohengrin gagne, déclare l’innocence d’Elsa et la demande en mariage. Il pose une condition : elle devra jamais lui demander d’où il vient. Sinon il devra repartir. Une promesse qu’elle ne tiendra pas.
Carlos Wagner fait d’Elsa « la voix du peuple », celle qui brave l’interdit. Quelle est la part du rêve ? Pour le metteur en scène, elle est « dans la tête d’Elsa. Elle rêve d’un sauveur parce qu’elle n’accepte pas la situation présente. Lohengrin rêve aussi. Il est complètement déconnecté de la réalité. Mais ce sont des êtres humains ».
Infos pratiques
- Cinéma : lundi 11 mai à 19h30 projection de Perceval le Gallois d’Eric Rohmer à l’Omnia à Rouen.
- Conférence : mardi 12 mai à 19 heures, Lohengrin, Un Tour de France par Yannick Simon au Théâtre des Arts à Rouen
- Représentations : mercredi 13 et vendredi 15 mai à 19 heures, dimanche 17 mai à 15 heures, mardi 19 mai à 19 heures au Théâtre des Arts à Rouen. Tarifs : de 68 à 10 €. Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr
