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« Lucrèce Borgia » à Dullin

C’est une pièce de jeunesse, pleine de fougue, dont s’est emparée la metteur en scène, Lucie Berelowitsch. Lucrèce Borgia de Victor Hugo, interprétée par Marina Hands, est jouée mardi 5 et mercredi 6 novembre au théâtre Charles-Dullin à Grand-Quevilly.

 

Un coup de cœur

Cela faisait plusieurs années que Lucie Berelowitsch envisageait de travailler sur Lucrèce Borgia, un drame en trois actes écrit par Victor Hugo.

L’écrivain a 30 ans et vient de subir de plein fouet la censure du Roi s’amuse, une pièce interdite dès le premier soir de la représentation.

« Cette pièce a une prose incroyable. J’ai été très troublée par la modernité et la puissance de la langue, son souffle. Elle est à la fois simple et évocatrice. Il y a une fulgurance incroyable », confie Lucie Berelowitsch.

 

Un résumé

Pour Lucie Berelowitsch, la pièce de Victor Hugo « n’a pas vieilli. Elle est toujours d’une grande modernité ». Elle se déroule en Italie au XVIe siècle pendant le carnaval de Venise. Lucrèce Borgia est une femme de pouvoir qui baigne dans l’inceste, l’adultère et aussi le crime. Lors de la fête, il y a Gennaro, un soldat qui a été abandonné lorsqu’il était enfant. Il ignore qu’il est le fils né d’un amour incestueux entre Lucrèce et son frère Jean. Lucrère qui est aussi une mère cherche cet homme. Elle le découvre endormi et dépose un baiser sur son front, sous les yeux d’un mari jaloux qui la soupçonne d’adultère. Désormais, elle doit protéger cet enfant… Les forces de la vie et de la mort s’affrontent dans ce texte qui questionne également la place de la femme dans cette société. « Lucrèce Borgia qui est toutes les femmes se bat pour faire changer les choses. Mais le changement n’est pas possible ».

 

Un travail de mise en scène

« Nous avons travaillé de différentes manières par cercles concentriques, sur toute l’œuvre de Victor Hugo. Nous avons fait une sorte de va et vient entre cette Italie de 1502, imaginaire et rêvée, notre époque en passant par cette période romantique du XIXe siècle où écrit Hugo. Nous avons défini un imaginaire commun pour raconter cette histoire ensemble avec le texte, à travers les corps et la musique », explique Lucie Berelowitsch.

Dans cette pièce, les corps sont en effet très présents. « Les personnages sont très instinctifs, très pulsionnels. Ils ont des réactions animales parce qu’ils sont en situation de survie. La violence est la norme et la mort est monnaie courante ».

 

 

Infos pratiques

  • Mardi 5 et mercredi 6 novembre à 20 heures au théâtre Charles-Dullin à Grand-Quevilly.
    Tarifs : 19 €, 15 €. Réservations au 02 35 68 48 91 ou sur www.dullin-voltaire.com