/

« Ma maison des horreurs »

princesse_caca1,67MoIl ne faut surtout pas se fier à son joli minois, sa voix si douce et ses airs innocents de petite fille bien sage. GiedRé est une fée redoutable qui va convoquer tous les démons. Avec elle, il n’y a pas de demi-mesure. Elle a un culot monstre et une écriture décapante quand elle raconte quelques faits divers, des histoires de sexe, des intentions inavouables. GiedRé qui chante dans un décor de contes pour enfants est mercredi 26 novembre au 106 à Rouen.

 

Etes-vous une personne curieuse ?

Oui, je suis très curieuse des autres gens. Ils m’intéressent beaucoup. J’essaie de les observer souvent. Je ne sais pas si vous avez remarqué mais beaucoup de gens sont fascinants. Ce qui me plaît, c’est l’humanité, pas en général mais plutôt l’humain. C’est très intéressant de regarder l’individu.

 

Vos chansons sont d’ailleurs des histoires d’individus.

J’aime raconter des histoires. On a tous des histoires curieuses à raconter. Dans mes textes, j’aime bien donner un nom à mon personnage. C’est plus facile parce que l’humanité, ça fait beaucoup de monde.

 

Est-ce que vos textes sont toujours le fruit de vos observations ?

Les chansons sont toujours des réactions à quelque chose. Je ne sais pas écrire si je n’ai pas envie. C’est souvent instinctif et spontanée.

 

Comment votre style s’est-il imposé ?

J’ai eu beaucoup de chance. En fait, je n’ai jamais cherché à avoir du succès, une reconnaissance avec mes chansons. J’ai commencé à écrire parce que je faisais du théâtre et que je m’ennuyais. Au théâtre, on attend beaucoup et cette position d’attente est tout de même inconfortable. Comme je n’avais aucune ambition, je ne me suis pas posée de questions. J’ai écrit ce que j’avais envie d’écrire.

 

Est-ce que vous aviez envie de davantage de liberté ?

Oui, au théâtre, on doit se plier à une direction, à un texte, à un costume. J’avais envie de faire mes trucs à moi.

 

 

Est-ce votre passé de comédienne qui vous a amené à dessiner un décor pour la scène ?

Je pense que oui, inconsciemment. Je n’aime pas les scènes toutes noires. Avec un décor, une lumière, une scénographie, on peut déjà raconter des choses. Mon décor est une maison avec plein d’objets que je ramasse ici et là. C’est ma maison des horreurs.

 

Vous tournez depuis quatre ans. Comment envisagez-vous les prochains mois ?

Je suis en concert jusqu’à la fin du mois de décembre. Après, je fais une petite pause parce qu’il y a beaucoup de linge sale à laver. J’aimerais pouvoir réfléchir à une évolution du projet, écrire des histoires sans musique, faire des dessins… L’imagination, c’est précieux. De toute façon, je ne veux pas savoir ce que je ferai dans 5 ans. Je ne veux pas entrer dans cette chose organisée : un disque, une tournée, une pause. Je ne conçois pas mon quotidien de cette manière.

 

Ecrivez-vous des nouvelles ?

Cela m’arrive parfois. Mais la musique est l’art que je préfère. J’aime beaucoup le côté populaire de la chanson. Je trouve cela magique.

 

Toujours toute seule sur scène ?

Oui, pour l’instant. J’aime ce côté exclusif. Il faut être intransigeant et j’aime cette intransigeance.

 

  • Mercredi 26 novembre à 20 heures au 106 à Rouen. Tarifs : 25 €, 20 €. Réservations au 02 32 10 88 60 ou sur www.le106.com