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Odon au centre d’art contemporain : la vie en tressant

Une cinquante d’œuvres sont accrochées jusqu’au 27 septembre au centre d’art contemporain de la Matmut à Saint-Pierre-de-Varengeville. C’est le monde d’Odon, tout en spirale, que l’on découvre lors de cette exposition L’Exception et le silence.

 

Opus 2, 2001,  kraft peint recto verso et tressé photo Dominique Brossard
Opus 2, 2001,
kraft peint recto verso et tressé
photo Dominique Brossard

A travers cette exposition L ‘Exception et le silence, on traverse une œuvre. Celle d’Odon qui est devenu maître dans l’art du tressage à partir des années 1980. Auparavant, Guy Houdoin racontait la tragédie humaine dans des peintures où des figures complexes semblaient emprisonnées dans des entrelacs, des cordes mêlées sur la toile. Il a fallu une rencontre avec le peintre et sculpteur Arman pour qu’Odon abandonne toute référence à la figuration. Les visages disparaissent et l’artiste, né au Mans en 1940, offre un autre monde, plus cosmique.

 

Le nouvel univers d’Odon est fait de lanières de papiers tressés. « Le tressage vient de la nuit des temps. Les hommes et les femmes tressaient pour fabriquer leur hutte, leurs vêtements, leurs paniers… Il suffit de trois brins. En fait, je n’ai rien inventé. J’effectue les mêmes gestes. Ce n’est ni nouveau, ni ancien, ni moderne, ni contemporain ».

 

Odon répète ainsi des gestes ancestraux. Il tresse jusqu’à 9 brins, noue des bandes de papiers qu’il peint et coupe préalablement. Il travaille dix heures par jour dans son atelier. Sauf le dimanche, réservé au dessin. « Je me lève avec beaucoup de plaisir. Je vis en tressant ». Du plaisir et surtout un travail d’une rigueur extrême. « Il faut aussi rester concentré pour ne pas mélanger les brins. C’est assez difficile parce qu’il faut tenir le rythme. J’avance à une vitesse de 20 centimètres par heure. Il m’arrive de couper et de reprendre ».

 

Odon fait naître des astres, des spirales monumentales et vibrantes, des roues rappelant le cours du temps. A chacun de tracer son chemin dans ces labyrinthes qui mènent vers l’infini.

 

L’exposition

  • Jusqu’au 27 septembre, tous les jours, du mercredi au dimanche, de 13 heures à 19 heures, au centre d’art contemporain de la Matmut à Saint-Pierre-de-Varengeville.
  • Entrée libre. Renseignements au 02 35 05 61 73 ou à contact@matmutpourlesarts.fr

 

Visites commentées

  • Les dimanches 12 et 26 juillet, 2 et 23 août, 13 septembre à 15 heures.
  • Visite gratuite

 

Ateliers pour enfants

  • Les samedis 11 juillet, 1er et 22 août, 12 septembre à 14 heures.
  • Atelier gratuit. Inscription au 02 35 05 61 71.