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Parrain et marraine

Ce n’était pas une idée jetée en l’air. Thomas Rollin a imaginé au début de l’été un parrainage entre artistes et spectateurs. L’objectif : apprendre à se connaître, comprendre la situation professionnelle des uns et des autres à un moment où le statut des intermittents et des travailleurs précaires est remis en question. Le comédien rouennais a « fait sa campagne » lors des festivals estivaux et sur les réseaux sociaux, organisé une première réunion à l’Ubi en septembre pour réunir parrains et marraines.

 

thomas célineThomas Rollin a une marraine, Céline, enseignante à l’Alliance française. Après le Cameroun, le Mali, la Chine, l’Equateur, le Mexique, la jeune femme est revenue il y a un peu plus de trois ans dans sa ville natale, Rouen. Thomas et Céline se sont rencontrés pour la première fois lors des Terrasses du jeudi. Il a été convaincant et elle a été convaincue par le parrainage. « J’aime cette idée de rassembler des gens. Il faut privilégier les relations humaines. Nous sommes tous dans la même galère et nous avons besoin d’échanger sur cette question. Je me considère comme précaire ». Céline multiplie les contrats courts avec l’Alliance française.

 

Il n’y a pas que les soucis professionnels à partager. Céline a « toujours aimé le côté culturel. J’ai des amis qui sont intermittents du spectacle. En 2003, j’ai été touchée par leur mouvement. Je ne suis pas si éloignée d’eux. Avec ce travail, je fais partie des gens qui contribuent au rayonnement de la culture française parce que nous accueillons des personnes venant de tous les continents. Nous n’avons jamais plus de douze élèves dans nos classes, donc parfois douze langues différentes. Comment communiquer ? Le théâtre et le mime sont des passerelles ».

 

Pendant toute cette saison, Céline et Thomas vont se retrouver pour échanger des idées, des coups de cœur artistiques. « Nous avons aussi évoqué une intervention dans la classe. Je peux observer, puis intervenir », explique Thomas. « Je suis intéressé par le travail de Céline au quotidien, par la rencontre avec des personnes qui viennent apprendre la langue française avec différentes intentions. Je peux parler de mon métier, donner quelques astuces techniques pour se comprendre ou peut-être faire un travail ponctuel avec les élèves ». Tout est à imaginer pour les parrains et marraines qui viennent d’horizons différents.