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« Pollock » en version américaine

Pollock est un duo lyrique et violent. Deux personnages s’affrontent : Jackson Pollock lui-même et sa compagne Lee Krasner pour parler de la création. Dix ans après la création, Paul Desveaux reprend cette pièce avec deux comédiens américains mercredi 24 et jeudi 25 avril à L’Étincelle à Rouen et mardi 30 avril au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux.

Ce n’est pas du tout une biographie. Paul Desveaux a évité cet écueil. Son Pollock raconte une passion pour l’art, un amour torturé et une fragilité humaine. Dans cet atelier, il y a Jackson Pollock, un des plus grands artistes américains du XXe siècle, et Lee Krasner, sa compagne, son inspiratrice. Elle aussi est peintre et va sacrifier sa carrière au profit de cet homme génial mais alcoolique et tourmenté. Le dialogue entre ces deux personnages ne peut être paisible. Il est véritablement âpre.

La douleur de ces deux êtres traverse cette pièce remarquable écrite par Fabrice Melquiot. Paul Desveaux l’a créée en 2009. Une pièce inoubliable portée alors par Serge Bavian et Claude Perron. Dix ans plus tard, le metteur en scène et directeur artistique de la compagnie L’Héliotrope revient avec ce Pollock, cette fois-ci en américain. Pendant tout ce temps, Paul Desveaux s’est penché, toujours avec Fabrice Melquiot, sur deux autres figures d’Outre-Atlantique, Janis Joplin et Diane Arbus. Les trois textes ont été traduits, puis lus aux États-Unis. Pollock a été monté en février 2018 au Abrons Arts Center à New York. Un succès lors des deux semaines de représentation.

Une langue musicale

Retour en France, tout particulièrement en Normandie, mercredi 24 et mercredi 25 avril à L’Étincelle à Rouen et mardi 30 avril au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux, avec cette nouvelle création écrite dans une autre langue. « Quand je l’ai entendue pour la première fois, cela a été jouissif. Ce fut un grand plaisir parce que ça sonne. C’est une musique. Il y a aussi quelque chose de charnel dans l’anglais. Cette langue engage tout le corps ». 

Une autre langue pour redécouvrir cette pièce. « Le sentiment est étrange. Il y a l’impression de connaître le texte parce qu’il a déjà été travaillé et aussi de repartir à sa découverte. L’énergie est différente. Donc les choses se placent autrement. Cela donne ainsi le droit d’oublier ce qui a déjà été fait ».

Paul Desveaux

Paul Desveaux a travaillé avec deux autres comédiens, Jim Fletcher, issu du Wooster Group, et Michelle Stern. « Aller explorer les États-Unis, c’est entrer dans une nouvelle école de théâtre. Chaque pays a son histoire avec le théâtre. Chaque peuple se comporte différemment, donc joue différemment. Parce qu’un personnage est teinté de ce qu’est un comédien. Chez eux, il y a une sorte d’urgence ». Les voilà dans l’atelier du peintre au milieu des pots de peintures et des toiles transparentes pour faire revivre un mythe et rappeler l’importance de Lee Krasner dans cette œuvre.

Infos pratiques

  • Mercredi 24 et jeudi 25 avril à 20 heures à la chapelle Saint-Louis à Rouen. Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du mercredi 25 avril Tarifs : de 16 à 3 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 98 45 05 ou sur www.letincelle-rouen.fr
  • Mardi 30 avril à 20 heures au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux. Tarifs : de 18 à 6 €. Réservation au 02 35 97 25 41 ou sur www.lrv-saintvaleryencaux.com