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« La question de l’identité m’intéresse »

photo Federico Cabrera
photo Federico Cabrera

Christine and The Queens, c’est Héloïse Lhetissier. Une seule et même personne qui a monté un projet plein de fantaisie, d’ironie, de pop et d’electro. Elle a sorti 3 EP, dont le dernier Nuit 17 à 52 avant un premier album prévu pour le printemps prochain. Cette artiste qui ne peut séparer le théâtre de la musique a construit un univers très personnel, proche du conte fantastique. Christine and The Queens est samedi 16 novembre au 106 à Rouen.

 

 

Pourquoi avez-vous ressenti le besoin de créer un personnage ?

Cela fait partie de ma culture théâtrale. J’ai eu le plaisir de jouer plusieurs rôles. Créer un personnage m’aide en fait à me « décensurer », à écrire. Il est comme un filtre.

 

Le théâtre joue donc un rôle essentiel dans cette aventure musicale.

Oui, le théâtre a joué un rôle très important dans le processus. Je suis venue au théâtre parce que la question de l’identité m’intéresse. Nous ne sommes pas forcément les mêmes dans toutes les situations.

 

Comment le théâtre vous a-t-il amenée à la musique ?

Quand je faisais du théâtre, je m’intéressais déjà à la musique. Je touchais aussi à l’image, à la vidéo. Pour moi, tout cela fait sens. Quand j’écris une chanson, je pense en même temps à la vidéo, à la manière dont elle peut être interprétée sur scène. Je suis fan de Michael Jackson. Thriller ne serait pas le même titre s’il n’y avait pas eu le clip. Depuis quelque temps, je regarde vers la danse. Je tourne aussi avec des danseurs. C’est une esthétique, un univers visuel qui se construit.

 

Vous êtes proche des années 1980.

Oui, c’est une période très créative. Je me reconnais dans les esthétiques des années 1980 qui sont aussi très présentes dans les productions d’aujourd’hui. Je pense qu’inconsciemment cela m’influence. C’est aussi la musique que j’entendais lorsque j’étais petite.

 

Est-ce que libre est le mot qui vous définit le mieux ?

Je ne sais pas mais ce projet a été libérateur pour moi. Ce projet m’a donné beaucoup de liberté et l’envie de m’exprimer. La scène est aussi un espace de liberté où je ne m’interdis rien. Je le sens bien. Ce projet, c’est une respiration, donc une libération.

 

Pour ce projet, il vous a aussi fallu libérer votre voix.

Oui et, au début, je ne supportais pas de m’entendre chanter. Petite, j’ai fait du solfège, du piano et je ne supportais pas déjà ma voix. Jusqu’en 2010, je ne l’ai pas travaillée. Ensuite, j’ai appris que la voix était un muscle comme un autre et je me suis rendu compte que je devais la travailler. Ce que j’ai fait.

 

Vous attachez une certaine importance au travail de reprise. Pourquoi ?

Il est intéressant, ce travail de reprise parce qu’il aide à se situer. Pour moi, une reprise n’est pas seulement rechanter une chanson mais vraiment revisiter un univers, montrer ce que je peux apporter à ce titre.

 

Vous qui aimez particulièrement jongler avec la voix, les sons, est-ce difficile le travail de studio ?

Je ne le vis pas spécialement bien. Ce sont des étapes de travail importantes. Un album est une photographie d’un moment. Quand tu te dis cela, tu peux en faire d’autres. Un album reste une étape importante qui va ouvrir des perspectives. Je suis en plein dedans. Je pense qu’il va sortir au printemps 2014.

 

 

  • Samedi 16 novembre à 20 heures au 106 à Rouen. Tarifs : de 28 à 20 €. Réservation au 02 32 10 88 60 ou sur www.le106.com
  • En première partie de Gaëtan Roussel