Pour La Route du livre, Christophe Quet dédicace samedi 13 juin au Rêve de l’escalier à Rouen. Le dessinateur de la série Travis, scénarisée par Fred Duval, a le petit grain de folie des comics dont il est fan, la rigueur d’un architecte d’intérieur, l’approche d’un cinéaste. Ses dessins sont saisissants. Christophe Quet a réalisé une illustration mettant en scène la librairie de Michael Féron qui se retrouve au milieu d’une mégalopole et de voitures volantes… Interview.
Quel plaisir vous donne encore aujourd’hui la série Travis ?
Cela dépend de mon humeur. Cependant, Travis reste un travail de longue haleine. C’est aussi une façon agréable de voyager dans le temps et dans l’espace, tout en restant chez moi. Entre temps, j’ai fait un autre voyage avec Wendy qui a un côté fantastique. On reste toujours dans l’imaginaire.
Travaillez-vous toujours de la même manière avec Fred Duval, le scénariste ?
Nous travaillons ensemble depuis vingt ans. Maintenant, il sait ce que je vais lui donner. Je sais quel personnage peut l’intéresser. Néanmoins, je m’attache à travailler sur la forme, pas sur le fond. Même si je peux apporter de légères améliorations à la narration. Je déplace des bulles ou je les scinde en jouant sur les rythmes de la narration. Dans tout travail, il faut rechercher l’équilibre.
Dans vos dessins, il y a un vrai souci du détail. Est-ce que cet attachement provient de vos études d’architecture intérieure ?
Quand je faisais du dessin, j’étais déjà assez méticuleux. Ce souci du détail est peut-être une façon d’ancrer ce que je dessine dans la réalité. Je me suis toujours intéressé au design. Le cinéma m’a aussi influencé. Je suis attiré par les films de science fiction. J’ai vu Blade Runner à l’âge de 13 ans. Ridley Scott vient de la pub et était attaché au détail.
Vous avez aussi suivi des études de cinéma. Quel lien établissez-vous entre la bande dessinée et le cinéma ?
Dans la bande dessinée, il y a une succession de cadres fixes de diverses formes. Et c’est l’œil qui fait le mouvement. Au cinéma, l’image bouge à l’intérieur d’un même cadre. L’œil travaille de manière différente. Et l’oreille travaille aussi. Dans les deux cas, l’approche du cadre reste la même. Il donne l’illusion de mouvement. C’est un truc que j’essaie de faire. C’est la même chose avec le décor.
Et le décor renvoie à l’architecture.
Oui, on revient aux repères visuels. C’est toute une astuce.
Comment êtes-vous arrivé à la bande dessinée ?
La bande dessinée est arrivée avec les comics de Marvel. J’ai appris à dessiner en reproduisant X-Men. Au début, on subit nos goûts, nos influences. Après, il faut les multiplier. Les jeux vidéo et la littérature m’influencent aussi.
Lisez-vous beaucoup de bandes dessinées ?
Cela dépend des périodes. Quand je travaille beaucoup, je me rapproche de la littérature. En ce moment, je lis un Sherlock Holmes. Cela change les idées. Je regarde également des films et des séries. J’adore Star Trek. J’aime bien la philosophie de cette série.
Quel est votre super héros préféré ?
C’est Batman, à cause de Gotham City. J’aime cette ville sombre, noire. Et Batman est le reflet de cette ville. Je m’attache à des personnages qui sont mi-dieu, mi-humain, à des histoires avec des approches philosophiques et sociologiques différentes. Ce sont des sortes de mythologies modernes.
Avez-vous bientôt terminé le prochain Travis ?
Je suis à une dizaine de pages de la fin. L’histoire se déroule au Mexique. A ce stade, je ressens toujours un coup de mou. J’attends le second souffle.
La Route du livre
- Au Grand Nulle Part : Arnaud Nebbache, Elvire de Cock
- Le Bazar du Bizarre : Pierre Loyvet, Nicolas Pona
- Bibliothèque Parment : Nikopek
- Librairie Funambules : Sébastien Vasta, Christian Clères
- Lumières d’Août : Steve Baker, 20 Centimes dans l’eau
- L’Armitière : Charles Fréger, Emem, Jean-Marc Pitte, Jean-Christophe Ruffin
- Le Rêve de l’escalier : Christophe Quet, Stéphane L’Hôte
- Les Mondes Magiques : Eric Héliot, Dorothée Piatek
- Le Lotus : Audrey Levitre, Grégory Mahieux, Astrid de Gueser
- Ici et Ailleurs : Wallace, Stephan Agosto
- Atelier Terre et Feu : Hugues Barthe, François Reynaud, Juan-Maria Cardoba
