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« Comme un témoignage sur l’amour »

C’est une bande originale d’un film. Le scénario : une histoire d’un couple traversant les années. Après cinq ans d’absence discographique, Vincent Delerm qui a joué dans Memory, écrit Léonard a une sensibilité de gauche revient avec Les Amants parallèles. Un album excellent nourri de ses propres amours tant les moments abordés, les sentiments décrits apparaissent si justes. Et là, il n’opte plus pour ce ton léger et cet humour si singulier. Vincent Delerm préfère un univers plein de douceur et de mélancolie, très épuré où l’on se sent bien.

 

Dans cet album, vous abordez un sujet unique. Pourquoi ?

D’habitude, on écrit en effet des chansons différentes, on crée des univers différents et on essaie de donner une cohérence à tout cela. Là, le processus s’est inversé. J’ai travaillé  sur un même thème et j’ai beaucoup aimé tourner autour d’un sujet unique. Cela permet d’aller au plus profond des choses. J’avais envie de dire ce qu’est un couple.

 

Il y a un fil rouge dans cet album. Avez-vous écrit de manière chronologique ?

Non, la première chanson que j’ai écrite doit être Ils avaient fait les valises dans la nuit qui se trouve plutôt à la fin de l’album. Assez tôt sont arrivés les différents moments charnières d’une histoire d’amour mais je n’ai pas écrit de manière chronologique.

 

Dans l’album, vous évoquez l’avant et l’après mais pas le moment de la rencontre.

C’est vrai. Ce qui est frappant : quand on est seul, on a envie d’être avec quelqu’un et quand on est avec quelqu’un, on a parfois envie d’être seul. Il y a comme un cahier des charges qui se modifie. Qu’est-ce que l’on gagne et qu’est-ce que l’on perd dans les deux cas ? C’est la même chose pour une tournée. Quand on est en groupe, on a envie du piano-voix et inversement. C’est toujours pareil. Que veut-on vraiment ? J’ai attendu d’être amoureux, de partager ma vie avec quelqu’un. On est obligatoirement confronté aux fantasmes que l’on avait avant. Comme la première fois que l’on embrasse quelqu’un. Comme aussi au passé de cette personne. Elle a passé des étés, elle a fait des choses, elle a eu un parcours avant moi.

 

 

L’amour, c’est donc un saut du « Grand Plongeoir » ?

J’ai vraiment fait ce disque comme un témoignage sur l’amour. Souvent, on vous demande, c’est quoi votre devise sur la vie, sur l’amour et c’est très difficile de répondre parce que ce sont des sujets complexes. Même si on a évidemment une opinion sur ces choses, notamment sur l’amour. Il est cependant difficile de réduire en quelques mots ce qu’est l’amour. Cet album est ainsi un vrai soulagement pour moi. J’ai pris de l’espace pour répondre à cette interrogation. L’amour, c’est vrai, c’est le moment où on se jette dans le vide. Etre en couple peut être sécurisant ou périlleux. J’ai voulu que toutes ces choses apparaissent en filigrane dans l’album.

 

Pour la première fois aussi, tout a été enregistré au piano.

Oui, il n’y a pas d’autres instruments. L’intégralité des sons a été jouée sur le piano. Nous avons généré tous les sens sur le piano. Tout cela est venu des réalisateurs de cet album, Clément Ducol et Maxime Le Guil, qui m’ont proposé ce projet. Cela m’a intrigué et c’était aussi l’occasion pour moi de revenir au piano.

 

Tout est possible au piano ?

C’est un instrument hyper complet, riche. Cela a été un truc spectaculaire à voir.

 

Par rapport aux précédents, cet album contient moins d’humour et plus de douceur.

J’aime bien l’idée de douceur. Cela vient du son de l’album et aussi de la manière dont je chante, plus en douceur aussi. J’ai une grande affection pour les discussions en tête à tête. Le disque s’est fait de cette manière-là. Quant à l’humour, je le réserve pour le spectacle. Au début, les chansons contenaient davantage d’humour parce que l’on veut toujours faire le malin quand on commence. On veut se faire remarquer.

 

  • Les Amants parallèles de Vincent Delerm. Tôt ou tard. Sortie lundi 25 novembre.