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Théâtre à Dieppe : Réserviste, un mal nécessaire

photo J. Van Belle

C’est le temps fort de janvier à la scène nationale de Dieppe. Le Mois de la comédie traite de sujets sérieux avec un ton grinçant et humoristique. Premier rendez-vous jeudi 12 avec la compagnie De facto qui aborde le thème du travail dans Le Réserviste.

 

photo J. Van Belle

L’armée industrielle de réserve, ce sont les termes employés par Karl Marx dans Le Capital pour parler des personnes au chômage. Une armée qu’il qualifie de nécessaire pour les capitalistes. L’auteur Thomas Depryck s’est inspiré de cette définition pour écrire Le Réserviste. « Non, le théâtre ne peut pas grand-chose contre les fléaux de la société. Mais il permet de s’interroger ensemble, de réunir des spectateurs et de réfléchir. Discuter n’a jamais fait de tort à personne ».

 

Le Réserviste, joué jeudi 12 janvier à la scène nationale de Dieppe dans le cadre du Mois de la comédie, pose ainsi la question de la place du travail dans la vie de chacun. « Conduit-il à la réalisation de soi ou à l’aliénation de soi ? ». Thomas Depryck traite régulièrement de l’emploi et du travail. « Nous passons une bonne partie de nos vies à travailler. Cela a un lien fort au temps que l’on dispose. Comment l’organise-t-on, le gère-t-on ? Il y a aussi beaucoup de souffrance. On voit de nombreuses existences qui explosent ».

 

Le réserviste est « un personnage transgressif, rêveur, quelque peu glamour qui se met en retrait du système social pour mieux le dénoncer », décrit l’auteur. Dans sa mise en scène, Antoine Laubin de la compagnie De Facto bouleverse les codes de la mise en scène. Il place sur le plateau trois comédiens (Angèle Baux, Baptiste Sornin et Renaud Van Camp) pour interpréter le réserviste, une chercheuse en sciences humaines, différente à chaque représentation – ce sera Julie Noack, doctorante en philosophie et anthropologie à l’ENS de Lyon – et le public. « Avec Thomas, nous avions envie d’aller plus loin que le texte, d’être dans une réalité concrète ».

 

Même si Thomas Depryck s’est inspiré de témoignages, si le débat est attendu sur scène, Le Réserviste reste une fable drôle qui pointe « une sorte d’absurdité du système » et surtout les injustices.

 

 

  • Jeudi 12 janvier à 20 heures à la scène nationale de Dieppe. Tarifs : de 23 à 10 €. Réservation au 02 35 82 04 43 ou sur www.dsn-asso.fr