Il y a eu Nature morte dans un fossé, puis Mirror Teeth. Le Groupe Vertigo présente jeudi 6 octobre à la scène nationale de Dieppe Dom Juan de Molière, mis en scène par Guillaume Doucet.
S’il fallait choisir un classique, une pièce de théâtre de Molière… Pour Guillaume Doucet, metteur en scène, ce serait celle-ci et pas une autre. Le Groupe Vertigo s’est jusqu’à présent emparé de textes contemporains, comme Nature morte dans un fossé ou Mirror Teeth. Retour jeudi 6 octobre à la scène nationale de Dieppe pour présenter Dom Juan de Molière. « C’est sa pièce la plus moderne et la plus étonnante. Elle est aussi terriblement drôle ». Et Dom Juan, le personnage ? Il ne faut pas le réduire au séducteur éternel, au provocateur. « Il est dans le théâtre classique un personnage moderne aussi, un libre penseur, un homme complexe que l’on ne peut pas juger facilement. Il est capable d’un geste monstrueux, puis d’une très belle chose. Dom Juan rejette également la religion. Il casse les rapports sociaux. Avec lui, toutes les situations classiques sont déminées. Il est à la fois formidable et minable. Les plus beaux personnages sont des personnages paradoxaux. Les autres ne sont que des figures ».
Guillaume Doucet fait de Dom Juan un personnage contemporain. « Molière tient un discours très fort sur l’hypocrisie. On peut reconnaître bien évidemment plein de personnes d’aujourd’hui ». Son Dom Juan devient un clown loufoque, un héros tragique, « un des membres des Rolling Stones que l’on ne connaîtrait pas encore ». Quant à Sganarelle, « il fait le lien avec le public. Il voit son maître agir et il doit le servir. Il fait comme s’il avait un ami un peu borderline mais intelligent ».
Dans sa pièce, Molière s’attache à raconter les deux derniers jours de la vie de Dom Juan qui sont « deux jours de fuite ». Il la découpe en cinq actes avec cinq lieux différents. « C’est la chose la plus radicale. C’est très culotté de la part de Molière ». Cette pièce devient ainsi un road-trip. « Dom Juan est poursuivi par tout le monde. A la fin, il veut séduire encore. Comme un dernier geste de panache ». De Dom Juan, Guillaume Doucet en fait une véritable comédie baroque. Il est resté au plus près du texte de Molière. « A chaque réplique, tout se réinvente. Il ne fait pas oublier que Dom Juan est un sujet de blague. Tout est fait pour faire rire et on ne fait pas l’économie de cela ».
- Jeudi 6 octobre à 20 heures la scène nationale de Dieppe. Tarifs : de 23 à 10 €. Réservation au 02 35 82 04 43 ou sur www.dsn.asso.fr
