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Théâtre à Juliobona : Dom Juan est un clown

photo Fabien Debrabandère

Irina Brook signe la mise en scène de Dom Juan et l’imagine en version clown. Thierry Surace tient le rôle du séducteur de cette pièce de Molière jouée mardi 13 février à Juliobona à Lillebonne.

Il a toujours pensé que ce rôle n’était pas fait pour lui. « Je ne suis pas du tout Dom Juan. Je mesure seulement 1,67 mètre. Je me sens bien plus proche de Sganarelle ». Thierry Surace endosse néanmoins les habits de ce célèbre personnage dans Dom Juan… et les clowns interprété mardi 13 février à Juliobona à Lillebonne. Il a apprivoisé Dom Juan. « Le comédien est un être angoissé, souvent au bord de la fracture. Je partage une partie de ses angoisses. Dom Juan n’est pas un être paisible. Il n’est pas cynique, non plus. Il essaie de croire en quelque chose jusqu’au bout, jusqu’à ce que tout s’effondre. Il va aller bien évidemment provoquer le Ciel ».

Dom Juan est une tragi-comédie. Molière condamne son personnage principal à l’enfer. Avant cela, Dom Juan, seigneur libertin, abandonne son épouse, Elvire, et va multiplier les conquêtes sous l’œil de son valet Sganarelle qui tente de le convertir au bien. Mais ce sera en vain parce que Dom Juan préfère bafouer l’honneur, se moquer de tout ordre et garder sa liberté. Selon Thierry Surace, « Dom Juan est davantage un chasseur plus qu’un dragueur. Il aime vraiment. Il a besoin de cet amour de la part de ces femmes. Or, chez lui, la beauté de la passion disparaît très vite ». Comment séduire avec un nez rouge ? « Ce n’est pas facile parce que l’on ne peut pas ressentir du désir pour un clown. Il faut alors chercher le côté féminin sinon il reste trop enfantin, naïf ».

Écrire une version clown de Dom Juan permet « un décalage dans le jugement et l’observation. Nous sommes dans le grand cirque de la vie ». Cette pièce est le fruit d’un travail en trois étapes : tout d’abord une première approche avec Mario Gonzalez, spécialiste du masque, avec Thierry Surace pour développer la dramaturgie. La metteuse en scène Irina Brook a enfin bouleversé tout l’esthétique du spectacle. Comme Dom Juan, le clown n’a pas de limites, brave les interdits, joue avec ses défauts, ses doutes pour en faire des atouts et provoquer le rire.

 

 

  • Mardi 13 février à 20h30 à Juliobona à Lillebonne. Tarifs : de 19 à 5 €. Réservation au 02 35 38 51 88 ou sur www.juliobona.fr