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Théâtre à la MDU : des âmes solitaires perdues dans un « Océan Mer »

photo Arnaud Bertereau

C’est une grande épopée théâtrale de plus de trois heures. Océan Mer raconte l’histoire de divers personnages dans une pension étrange tenue par des enfants. La compagnie Alchimie adapte pour la scène le roman d’Alessandro Baricco. A voir mardi 24 avril à la Maison de l’Université à Mont-Saint-Aignan.

photo Arnaud Bertereau

Dans ce roman, il y a 233 personnages. Sur scène, Marie-Charlotte Dragon est toute seule. Seule pour narrer l’étonnant récit d’Océan Mer, une pièce de théâtre adaptée du roman d’Alessandro Baricco par Amélie Chalmey. L’histoire se déroule dans la pension Almayer, située au bord de la mer. Les pensionnaires sont des hommes, des femmes et des enfants, des artistes, des savants, un prêtre… qui ont des points communs : ils sont tous des âmes solitaires, possèdent une blessure intime et profonde. « Cet endroit est un carrefour des destins. L’océan est un symbole. C’est un miroir dans lequel les caractères se révèlent », précise la metteure en scène.  Là, il faudra bien affronter ses démons, découvrir des endroits enfouis de soi-même, déterrer des souvenirs de la vie, notamment ce naufrage à bord d’un radeau qui date d’il y a un siècle… Pour se dessiner un avenir. Il n’y a donc plus de place pour les rêves ou la peur. Il faut vivre.

Pour Amélie Chalmey, pas question d’extraire un épisode de cette aventure. « Il était important d’aller dans l’intégralité de l’œuvre. C’est une épopée ». Elle commence en 1816 pour se terminer aujourd’hui. « Si on avait raconté l’histoire en 50 minutes, on s’éloignait trop du roman. Cela a été une évidence : il fallait y rester fidèle ». Pour la metteure en scène, il était également essentiel de « faire attention aux mots. L’émotion est dans les mots ». Quant aux personnages, « c’est la comédienne qui les crée avec son corps. On les reconnaît très facilement parce qu’ils ont un signe distinctif. Au fil de la pièce, la narratrice va s’effacer pour ne plus être là à la fin. Elle rend l’histoire aux personnages. Il faut juste être à l’endroit de l’imagination, laisser la place à la projection ».

  • Mardi 24 avril à 19 heures à la Maison de l’Université à Mont-Saint-Aignan. Tarifs : de 12 à 5 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 32 76 93 01 ou sur www.mdu.univ-rouen.fr