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Théâtre à la MDU : « Nos Éducations sentimentales » ou la peinture d’une réalité

photo Maëlle Grange

Sophie Lecarpentier a pioché dans l’œuvre de Flaubert pour écrire une pièce intime sur l’amour et l’amitié, sur la vacuité de l’existence. L’Éducation sentimentale devient Nos Éducations sentimentales qui est jouée mardi 17 avril à la Maison de l’Université à Mont-Saint-Aignan.

Pour cette nouvelle création de la compagnie Eulalie, il y avait plusieurs envies. Celle tout d’abord de revenir à un théâtre de troupe. « Il y a longtemps que nous n’avions pas travaillé tous ensemble, pas depuis Le Jour de l’Italienne. Cela fait dix ans », se souvient Sophie Lecarpentier. Travailler ensemble alors pour adapter un roman à la scène. « J’aime bien les grandes épopées, les grandes histoires. Les romans ont cette vertu-là et offrent une grande liberté d’interprétation ». Quel ouvrage alors ? Une évidence pour la metteure en scène : ce sera Flaubert. « Je l’ai étudié à l’université avec Yvan Leclerc (ancien professeur et Lettres modernes et spécialiste de Flaubert, ndlr). Je voulais faire entendre cette langue, partager ce regard sur les êtres humains. Flaubert n’est jamais cynique. Il peut être glacial et cruel tout en montrant une réelle tendresse ».

Dernière volonté : « nous avions aussi envie de parler de notre génération. Nous sommes des quarantenaires. Nous avons avancé, bataillé. Nous sommes partis la fleur au fusil et, maintenant il se passe quoi ? Qu’avons-nous fait de nos vies ? Nous faisons le constat de la vacuité de l’existence. Nous ne sommes pas longtemps sur terre pour ne pas faire grand-chose. Pendant les répétitions, nous avons beaucoup ri de notre gravité, de nos peurs, de nos névroses… Tout en étant convaincus qu’il n’était pas encore trop tard. Il faut agir », confie Sophie Lecarpentier.

D’illusions en désillusions

Pour faire écho à cette génération, la metteure en scène a opté pour L’Éducation sentimentale. Dans ce roman, Flaubert dresse le portrait de personnages plus ou moins fréquentables. Frédéric Moreau, un bachelier de 18 ans, tombe amoureux de Madame Arnoux, l’épouse d’un spéculateur, a un enfant avec Rosanette, une femme légère, entretient une liaison avec Madame Dambreuse, veuve d’un banquier… Il connaît des soucis financiers avant de toucher un héritage… Il va d’illusions en désillusions.

Avec la compagnie Eulalie, L’Éducation sentimentale devient Nos Éducations sentimentales. Sophie Lecarpentier a gardé des extraits de l’œuvres incontournables comme « le rapport aux femmes, la force de l’amitié et le parallèle entre l’histoire et l’Histoire ». Les aventures de Frédéric Moreau évoluent vers celles d’un groupe de six amis, réunis autour d’un jeune homme passionné. Joué mardi 17 avril à la Maison de l’Université à Mont-Saint-Aignan, Nos Éducations sentimentales raconte cette cette bande de copains qui avaient des idéaux, souhaitaient s’inscrire dans l’Histoire. C’est une peinture d’une réalité, des tranches d’une vie faite de discussions politiques, de renoncements, de compromis, d’histoires d’amour et de famille…

 

 

  • Mardi 17 avril à 20 heures à la Maison de l’Université à Mont-Saint-Aignan. Tarifs : de 12 à 5 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 32 76 93 01 ou sur www.mdu.univ-rouen.fr