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Théâtre à Rouen : un ballet de femmes avec Les Temps d’art

C’est le troisième spectacle des Temps d’art. Le collectif rouennais crée mardi 13 octobre à la salle Louis-Jouvet à Rouen J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne, un texte de Jean-Luc Lagarce, devenu un classique, sur la séparation.

 

chapelle temps d art ok w visuel2Les Temps d’art avaient présenté une étape de travail à la salle Louis-Jouvet à Rouen lors des Esquisses de la chapelle Saint-Louis en février dernier. Le collectif y revient pour créer J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne, une pièce de Jean-Luc Lagarce qu’a découverte à l’adolescence Vanessa Amaral. « Elle a inspiré mon parcours ». La metteure en scène a mené en parallèle des études de psychologique et suivi les cours au conservatoire de Rouen. « Dans ce texte, il y a un effet d’accumulation qui vient ajuster, affirmer, infirmer les choses. C’est donc une pensée très active. Pour moi, il était évident que cette pièce serait ma première mise en scène. D’autant qu’elle met en jeu des personnes face à une problématique existentielle ».

 

J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne réunit cinq femmes, la grand-mère, la mère et les trois filles. Toutes se retrouvent vers la fin de l’été dans la maison familiale autour d’un jeune homme, leur petit-fils, fils et frère. Elles l’attendent depuis des années parce que celui-ci a quitté la famille il y a bien longtemps pour une longue promenade à travers le monde. Il revient pour y mourir.

 

Vanessa Amaral a imaginé un huis clos, une veillée funèbre. « C’est un rite de passage. Ces femmes se confrontent au deuil, à la séparation de cet être cher. Il était important pour moi d’avoir une dimension réaliste dans le jeu des actrices afin de créer une identification spontanée. En même temps, la vidéo apporte une dimension onirique afin de mettre en avant la détresse. Les personnages flirtent avec des états proches de la folie ».

 

Pour ces cinq femmes, installées autour du lit, c’est aussi le moment d’exprimer des vérités enfouies, des rancœurs. Chacune va dévoiler son véritable caractère. La grand-mère, « bâton de vieillesse qui représente les fondations de la maison » se fait le trait d’union entre sa fille et ses petites-filles. La mère est devenue autoritaire depuis la disparition de son mari. Elle « fait régner l’ordre » mais se montre « dans le déni d’une réalité qui approche ». La première fille se veut être un modèle de courage, « dans un contrôle de la situation ». La deuxième, entre adolescence et âge adulte, reste folle d’espoir. Or, l’amertume sera davantage insupportable. Pour la troisième, cet événement la fera grandir et lui « permettra de trouver sa place dans la famille ». Chacune va aussi apporter sa vérité sur la disparition du jeune homme, ressasser les souvenirs et tenter d’accéder à un nouvel état d’être. Cela ne pourra se faire sans cri.

 

 

 

  • Mardi 13, mercredi 14 et jeudi 15 octobre à 19h30 à la salle Louis-Jouvet à Rouen. Tarifs : de 15 à 8 €. Réservation au 02 35 98 45 05 ou sur www.chapellesaintlouis.com