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Théâtre au CDN : Marc Lainé joue avec les codes des films d’horreur

Après Vanishing Point, un spectacle dans lequel se croisaient théâtre, cinéma et musique livre, Marc Lainé poursuit sa démarche transdisciplinaire avec Hunter. Une création jouée du 22 au 24 novembre au CDN de Normandie Rouen dans laquelle le metteur en scène joue avec les codes du film d’horreur.

« L’expérience est toujours aussi excitante ». Marc Lainé prend « plaisir à circuler entre les disciplines, les registres, les genres en toute liberté ». L’auteur et metteur en scène de La Boutique obscure mêle le théâtre, la musique live et le cinéma de genre avec « un dispositif de tournage en direct. J’assume et je révèle le trucage en direct ». En 2015, Marc Lainé s’est inspiré des road-movies pour écrire Vanishing Point. Cette fois, il se penche sur les films d’horreur dans Hunter, présenté du 22 au 24 novembre au CDN de Normandie Rouen.

Le cinéma d’horreur, ce n’est pas vraiment la tasse de thé de Marc Lainé. « Je suis incapable d’en regarder. Dans ce genre, je trouve que le regard est capturé. On nous oblige à regarder quelque chose d’insoutenable. On est prisonnier. J’ai donc laissé mon équipe regarder ces films d’horreur et j’ai travaillé à partir de leur regard ». Dans Hunter, le metteur en scène interroge et critique. « Je me suis demandé ce que les images cherchaient à nous faire voir. Il y a une différence entre ces images et leur fabrication, un écart entre leur violence perçue et leur côté bricolé qui devient grotesque et drôle. Comme nous ne pouvons pas rivaliser avec le cinéma, nous réinventons ces images pour leur donner un nouveau sens, une nouvelle poésie ». Il aborde également le thème de la métamorphose, la figure du loup-garou.

Trucages et effets spéciaux

Hunter narre un pan de la vie de David et Claire. Un soir, le couple de trentenaires découvre dans son jardin, Irina, une jeune femme à la fois perdue et terrifiée. Quand David tente de lui porter secours, elle lui mord la main. A ce moment surgit un homme, a priori son père, qui l’emmène. L’histoire ne s’arrête pas là. La figure d’Irina, alors mi-femme, mi-animal, va hanter la maison de David et Claire.

Hunter est une suite de rebondissements fantastiques et trash. Marc Lainé joue avec les éléments de trucages et les effets spéciaux du cinéma d’horreur. « Tout est inventé. Nous avons reconstitué un décor dans une zone pavillonnaire avec quatre caméras qui filment. C’est le théâtre qui fait irruption dans le décor de cinéma. L’enjeu a été de rendre très fluide le passage d’une scène théâtrale à une scène cinématographique ». C’est Superpoze, « un musicien exigeant », qui signe la musique de Hunter et crée des ambiances mystérieuses.

  • Mercredi 22, jeudi 23 et vendredi 24 novembre à 20 heures au théâtre de La Foudre à Petit-Quevilly. Tarifs : 18 €, 13 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 70 22 82 ou sur www.cdn-normandierouen.fr
  • Spectacle tout public à partir de 14 ans
  • Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du jeudi 23 novembre
  • Soirée spéciale dédiée à l’art numérique avec Pix3l vendredi 24 novembre