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Théâtre au Havre : l’été 1978 en Normandie au Volcan

photo Stefano Vaja

C’est le parcours initiatique d’un adolescent. Stefano Pasquini raconte l’été de ses 17 ans dans Teatro Naturale ? Moi, le couscous et Albert Camus du 19 au 21 avril au Volcan au Havre. A table et au théâtre avec la compagnie italienne Teatro Delle Ariette.

 

photo Stefano Vaja
photo Stefano Vaja

Son théâtre est toujours autobiographique. Et aussi culinaire. « Il naît de notre expérience de la vie », raconte Stefano Pasquini. Dans cette nouvelle création, le Teatro Delle Ariette revient sur un épisode marquant de son fondateur. « Il y a très longtemps, j’étais amoureux d’une Française et je l’ai suivie. Je suis arrivée en Normandie à l’âge de 17 ans ». C’était au tout début de l’été 1978. « A cet âge-là, l’amour nous donne cette folie, cette puissance d’aller n’importe où. Puis, je n’ai pas eu le courage, la force de rester. La nostalgie du pays m’a rattrapé. Je suis revenu en Italie ».

 

Pour Stefano Pasquini, cet été 1978 a été culturellement très riche. « Quand je suis arrivé, j’ai fait la connaissance de la famille et j’ai découvert une famille d’émigrés espagnols. Son père avait combattu dans l’armée républicaine espagnole. Il est allé ensuite se réfugier en Algérie avant d’arriver en Normandie. En vivant avec ces personnes, j’ai fait un voyage tout autour de la Méditerranée et je rencontrais le monde pour la première fois ».

 

Lors de ce séjour en Normandie, Stefano Pasquini, comédien et metteur en scène, a fait une autre découverte. Celle-ci est littéraire. Son amoureuse lui propose la lecture de L’Étranger de Camus. « C’est une histoire simple qui parle de nous. Je me suis vite retrouvé dans les sentiments de Meursault. J’ai eu l’impression de lire le journal intime que j’avais écrit mais que j’avais oublié. Camus pose également une question intéressante. Il interroge sur le rapport entre l’homme naturel et l’homme social. Cette confrontation reste encore notre combat ».

 

Et pas de voyage sans cuisine… Stefano Pasquini a appris à faire un couscous. « Comme le père de ma copine a vécu en Algérie, il m’a fait un couscous. C’est donc le premier plat que j’ai appris à cuisiner. Je suis un garçon et italien. Donc je ne savais rien faire. Ni la vaisselle. Ni la cuisine. J’ai aussi appris tout cela ».

 

Dans Teatro Naturale ? Moi le couscous et Albert Camus, Stefano Pasquini raconte son histoire, ses rencontres et toutes ces découvertes, de l’Italie des années de plomb à la Normandie, en faisant un détour par l’Espagne de Franco et l’Algérie avant la guerre d’indépendance. « Tout cela a changé ma vie et posé les bases de cette vie actuelle ». C’est à table, devant une assiette de couscous, que se savoure ce voyage. Le Teatro Delle Ariette détruit les frontières géographiques et le quatrième mur au théâtre. « Le spectateur nous entoure. Nous sommes très proches de lui. Nous vivons ensemble un moment dans un même espace partagé. Avec ce spectacle, nous voulons faire comprendre que les frontières sont une grande connerie ».

 

 

 

  • Mardi 19 avril à 20h30, mercredi 20 et jeudi 21 avril à 19h30, vendredi 22 et samedi 23 avril à 20h30 au Volcan Niemeyer au Havre. Tarifs : 17 €, 9 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 19 10 20 ou sur www.levolcan.com