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Un théâtre invisible

La saison de la scène nationale du Havre commence en plein air avec une compagnie qui a pris l’espace public comme champ d’investigation. Rendez-vous place Perret pour assister à Cinérama vendredi 3 et samedi 4 octobre.

 

photo Olivier Roche
photo Olivier Roche

Avec Opéra Pagaï, on plonge dans une fausse réalité. Dès ses débuts, le collectif se moque des formats habituels de temps et de lieu de représentation, place le spectateur dans une situation singulière pour lui faire vivre une expérience. « Nous imaginons des spectacles que nous aimerions voir. L’espace public permet cela », remarque Cyril Jaubert.

 

Avec Cinérama, Opéra Pagaï mêle recherche l’intimité dans l’espace public et brouille une nouvelle fois la frontière entre fiction et réalité. Le spectateur se retrouve « comme au cinéma. Il s’assoit, il a des écouteurs dans les oreilles et le film commence ». Le décor, c’est la ville. « Deux scénaristes qui se nourrissent du quotidien des gens sont en train d’écrire un scénario. Or, ils ne sont pas toujours d’accord. Les scènes se déroulent pendant l’écriture. Les personnages évoluent sous les yeux des spectateurs dans ce décor naturel ».

 

Cinéma ou théâtre ? Ou les deux à la fois ? Opéra Pagaï joue avec des espaces cinématographiques tout en utilisant quelques codes d’un théâtre qui devient invisible. Quant au spectateur, il est au cœur d’une histoire émouvante, presque banale parce qu’elle peut être commune, avec de l’amour, des drames et du suspense. Surtout « le public est installé dans une bulle », dans un rapport d’intimité avec des comédiens qui lui parlent à l’oreille.

 

  • Vendredi 3 et samedi 4 octobre à 12 heures et 18h15, place Perret au Havre. Tarif : 10 €. Réservation au 02 35 19 10 20 ou sur www.levolcan.com