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Théâtre au Rayon vert : Feydeau sur un ring

C’est un des plus grands succès de Feydeau. Un Fil à la patte raconte l’histoire d’un amour impossible. La compagnie Viva donne à ce texte de la fin du XIXe siècle un coup de jeune jeudi 23 novembre au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux.

La compagnie Viva enchaîne les pièces de Georges Feydeau (1862-1921). Il y a eu On Purge Bébé. Il y aura en 2018 Le Dindon. Entre les deux, la troupe a choisi Un Fil à la patte. Avec cet enchainement, la troupe souhaite « redonner les lettres de noblesse à Feydeau. Depuis quelques années, il connaît plutôt une traversée du désert et est souvent relégué à la case boulevard ringard. Pourtant, Feydeau est génial dans les situations comiques. Il est capable d’avoir des traits d’esprit à la Oscar Wilde. Tout est agencé, millimétré. Tout est fait pour que les situations deviennent ubuesques et les personnages, grotesques. Il nous raconte la société aisée dans laquelle les femmes en prennent autant que les hommes. Nous avons redécouvert Feydeau et eu envie de nous confronter à cette écriture exigeante », explique Anthony Magnier, comédien et metteur en scène.

Joué jeudi 23 novembre au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux, Un Fil à la patte est une histoire d’amour qui se termine mal. Fernand Bois d’Enghien est l’amant de la chanteuse, Lucette Gautier. Or ce beau parleur a décidé, juste par opportunisme, de signer un contrat de mariage avec Viviane Duverger, une jeune femme, jolie mais surtout riche. Il doit donc rompre avec Lucette dont est tombé amoureux le général mexicain. Et ce n’est pas facile surtout si on est un lâche. Quand Lucette prend connaissance du projet de Fernand, elle fait un scandale…

300 représentations

Un Fil à la patte est « une comédie. Ce n’est pas la peine d’aller dans la caricature. Nous n’avons pas cherché à faire rire mais à donner de la sensibilité, de la profondeur aux personnages, tenus par une sincérité. Ils en deviennent plus attachants », indique Anthony Magnier. Dans cette création, pas de portes qui claquent, pas de portes du tout d’ailleurs, pas de longs rideaux et de piano dans le salon. Le metteur en scène a préféré un espace blanc, nu. « C’est là que tout se joue. Comme sur un ring ».

La compagnie Viva y a monté 300 fois. « C’est un plaisir énorme. A chaque représentation, nous devons être sur le fil. Il nous arrive d’improviser, de faire un peu bouger les lignes. On surprend juste avec un mot, une attention. Une scène peut être abordée de mille manières différentes ». Avec cette pièce de Feydeau, la troupe d’Anthony Magnier évite tous les écueils et les grosses ficelles du comique. Des idées malicieuses de mise en scène révèle toute la fraicheur et la folie de cette histoire dans laquelle se mêle manipulation et quiproquos.

 

 

  • Jeudi 23 novembre à 20h30 au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux. Tarifs : de 18 à 6 €. Réservation au 02 35 97 25 41 ou sur www.lrv-saintvaleryencaux.com