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Thomas Jolly aux Molières : « Cela a été une surprise »

photo Chloé Le Drezen
photo Chloé Le Drezen

C’est une récompense bien méritée. Thomas Jolly, fondateur de La Piccola Familia, a reçu lundi 27 avril le Molière du metteur en scène pour son travail sur Henry VI de Shakespeare, créé l’été dernier au festival d’Avignon. Une pièce de théâtre de 18 heures en forme de saga captivante qui sera présentée le 20 juin au Théâtre des Arts à Rouen.

Thomas Jolly s’est lancé il y a 5 ans dans cette folle aventure. Il fallait toute sa jeunesse, sa fougue et bien sûr un grand talent pour réussir ce pari. Il avait jusqu’à présent conquis le public – toutes les représentations sont complètes. Il a désormais une reconnaissance de la part de ses pairs. Depuis Arlequin poli par l’amour de Marivaux, une délicieuse comédie pleine de belles trouvailles, l’artiste rouennais, grand passionné de théâtre, n’a cessé d’éblouir et prépare la suite avec Richard III.

 

Que ressentez-vous encore quelques heures après avoir reçu cette récompense ?

Je suis très heureux. Vraiment, vraiment. Recevoir un Molière a été une surprise. J’étais déjà heureux d’être nommé. Je fais du théâtre mais je ne le fais pas pour ça. Je suis heureux que ce spectacle soit primé. A côté, il y avait de très beaux spectacles, des metteurs en scène brillants et très intéressants. Je suis très touché et très ému.

 

Que représente cette statuette ?

C’est un point d’orgue dans cette aventure. Cela assoit, marque concrètement les choses. Un jour, les représentations de ce spectacle s’arrêteront et cela fait partie du jeu. Cette distinction restera et nous rappellera ces moments. Il restera aussi les souvenirs.

 

Maintenant, Molière vous regarde. Ce n’est pas rien.

En effet, ce n’est pas rien. Nous avons eu la reconnaissance du public qui a toujours été là. C’est très beau et enthousiasmant. Cela remplit une banque d’images. Désormais, il y a cette distinction de la profession qui nous regarde, qui regarde ces 51 personnes. C’est une grosse et belle équipe. Encore, une fois, je ne trouve pas les mots. En fait, je ne réalise pas très bien. Un prix, ce n’est pas une fin et un commencement. C’est un point d’étape. Je fais du théâtre et je continuerai à en faire. Je ne mets aucune pression. Tout cela n’est que joie, excitation et plaisir.

 

Cette aventure n’est pas encore terminée.

Nous reprenons Henry VI à l’Odéon à Paris en mai. Nous y sommes dès samedi pour les raccords.

 

Et Rouen au mois de juin.

Cette date sera une jolie fête. Nous avons hâte de présenter cette pièce dans ce bel endroit qu’est le Théâtre des Arts. De plus, Henry VI a fédéré une dizaine de lieux en Haute-Normandie. C’est très beau et inédit.

 

La première pièce de La Piccola Familia, Arlequin poli par l’amour, tourne toujours. C’est autre belle histoire.

C’est une histoire incroyable. J’ai créé la première mouture en 2006, la deuxième en 2011. Cela fait neuf ans que cette pièce tourne partout en France. Nous sommes aussi allés à Budapest, au Liban. Je l’ai créée aussi avec des comédiens russes. J’ai de la chance. Ces deux histoires, Arlequin et Henry VI, sont autant artistiques qu’humaines.