//

Un chant d’humanité

Il y a deux semaines, la compagnie Oposito présentait en avant-première un spectacle tout fraichement sorti de l’Atelier 231. Kori Kori avait ému le public. La troupe de Jean-Raymond Jacob et Enrique Jimenez est de retour dimanche 30 juin à Sotteville-lès-Rouen pour clore le festival Viva Cité.

 

photo Xavier Cantat
photo Xavier Cantat

Au loin, on voit marcher dix-huit hommes et femmes. Même long vêtement gris rappelant les aubes des moines. Même visage grave. Tous avancent lentement et en silence avec une chaise à la main. Une véritable procession religieuse. « Nous arrivons avec l’image d’un chœur uniforme mais il ne faut pas se fier aux apparences. L’habit ne fait pas le moine », remarque Jean-Raymond Jacob, co-directeur artistique de la compagnie Oposito.

En effet, au premier arrêt, après un premier chant interprété à l’unisson, les comédiens ôtent ce manteau qui cache des costumes bariolés, uniques pour chacun d’eux et faits de superpositions de tops, de tee-shirts, de chemises. Tous ces costumes forment en fait la scénographie de ce spectacle. « Nous sommes à l’encontre de ce que nous faisons depuis des années. Nous nous sommes débarrassés de ces grandes scénographies urbaines. Au lieu de peindre des girafes, des éléphants, nous avons peint les comédiens ».

Le chœur va alors éclater. « Nous ne sommes pas une armée, ni une troupe de majorettes. Dans ce chœur qui peut être à l’unisson, il y a des hommes et des femmes avec tous une personnalité différente », rappelle Jean-Raymond Jacob. Dans une époque préférant l’uniformisation, le chacun pour soi, Oposito revient sur cette notion du vivre ensemble. « Nous sommes tous capables de belles choses ensemble. Cela ne ruine pas la personnalité de chacun, mais, au contraire, l’affirme ». La chaise en est le symbole. « Elle induit des espaces où les gens se retrouvent, à table, dans les cabarets, lors de négociations. Dans ce spectacle, elle a une autre utilité. Elle nous permet de nous grandir quand nous prenons la parole ». La chaise peut être un partenaire de danse, une arme de défense, un objet de désir, un compagnon de route.

Dans Kori Kori, la chaise a certes un rôle central. Une grande place est cependant donnée à la danse, plutôt aux danses, et au chant. Ce chant, tel un hymne rassembleur empreint d’humanité, qui ouvre et clôt cette déambulation offrant une palette d’émotions. Ce chant qui reste en tête et remplit de joie.

  • Dimanche 30 juin à 19h33 place de l’Hôtel-de-Ville à Sotteville-lès-Rouen.
  • Spectacle gratuit.

 

 

Dimanche 30 juin à Viva Cité

  • 14 heures : Livret de famille par Les Arts Oseurs, départ place de La Liberté
  • 14 heures, 18h15 : Cuerdo par La Loggia par, la Ruche du centre hospitalier du petit bois
  • 14h30 : La Collection de Pernette, départ du square Célestin-Dubois
  • 14h30 : A vendre de Thé à la rue, départ square Roland-Taforeau
  • 14h30, 18h15 : A Rovescio par le Circo Ropopolo, Atelier 231
  • 15h45 : Attifa de Yambolé par Anne-Sybille Couvert, Atelier 231
  • 15h45 : Dis le moi par Mastoc Production, rue Paul-Langevin
  • 15h45 : T’as de la chance d’être mon frère de No Tunes International, départ au 264, rue de Paris
  • 17 heures : Loin Lontano par Les Clandestins, à l’angle des rues Georges-Petit et des Sapins
  • 17 heures : Ma Bête noire des Eclats de rock, Atelier 231
  • 18h15 : Fragile de Tilted Productions, rue Raspail
  • 19h33 : Kori Kori de Oposi, place de l’Hôtel-de-Ville