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Un dictateur rattrapé par sa conscience

photo Christophe Raynaud de Lage

La compagnie Les lendemains de la veille crée du 6 au 16 novembre au Volcan au Havre Le Dictateur & le dictaphone. Alexandre Haslé, seul en scène, s’empare à nouveau d’un texte du dramaturge australien, Daniel Keene.

photo Christophe Raynaud de Lage

« J’avais envie de jouer un méchant. C’est très agréable et amusant. De plus, l’actualité s’y prête. On observe depuis quelque temps une montée de l’extrême droite en Europe. Aujourd’hui, c’est au Brésil ». Alexandre Haslé a choisi un méchant de la pire espèce puisqu’il endosse le costume d’un dictateur. Un vieux dictateur qui se retrouve avec lui-même le jour de son anniversaire à la veille de sa mort. Seul, il se fait le film de sa vie.

L’homme raconte les plus grands moments et les enregistre sur un dictaphone. Il relate cette histoire, avec ses victoires et aussi ses défaites. Tout en s’arrangeant tout de même avec la réalité des faits. Le dictateur ne montre aucun regret, célèbre sa personne. Le voilà désormais isolé du monde, aigri, ridicule, pétri de certitudes. C’est un véritable monstre.

Des esprits hantent

Avec ce personnage ignoble, Alexandre Haslé revient à l’écriture de Daniel Keene. Le comédien et metteur en scène de la compagnie Les lendemains de la veille a commandé ce texte, Le Dictateur et le dictaphone, au dramaturge australien. « Son écriture est magnifique. Elle est comme la poésie de Prévert, accessible à tous. Daniel Keene emploie des mots du quotidien et peut se lancer dans des envolées lyriques. C’est riche, dense, contemporain, décalé. Les mots sont simples et la pensée est complexe ».

Alexandre Haslé crée Le Dictateur & le dictaphone du 6 au 16 novembre au Volcan au Havre. Il est seul sur scène. Au fil du récit, il va opérer une transformation physique. D’un clown triste, il va devenir un personnage complètement fou. La propre conscience du dictateur va venir le titiller. « Il ne reconnaît pas sa faute. Pourquoi le ferait-il ? Personne ne s’est opposé à lui. Il a été élu et tout le monde l’a laissé faire ». Des spectres vont peu à peu entourer ce monstre. 

Le comédien poursuit là son travail avec les marionnettes. Ces créatures qu’il a fabriquées sont les esprits de tous ces hommes et femmes, disparus par la volonté du dictateur. Elles le hantent, lui rappellent ses actes sur rétablir la vérité.

 

Infos pratiques

  • Mardi 6 novembre à 20h30, mercredi 7 et vendredi 8 novembre à 19h30, vendredi 9 novembre à 20h30, samedi 10 novembre à 17 heures, lundi 12 novembre à 19h30, mardi 13 novembre à 20h30, mercredi 14 et jeudi 15 novembre à 19h30, vendredi 16 novembre à 20h30 au Volcan au Havre.
  • Spectacle tout public à partir de 14 ans.
  • Tarifs : de 18 à 5 €. Pour les étudiants : carte Culture. 
  • Réservation au 02 35 19 10 20 ou sur www.levolcan.com