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Un festival de créations

Pour cette seizième édition, le festival de musique ancienne, organisé par l’Académie Bach à Arques-la-Bataille du 20 au 24 août, change quelque peu de forme avec la programmation de cycles musicaux.

 

Benjamin Alard photo agence romainromain
Benjamin Alard
photo agence romainromain

 

Pour Jean-Paul Combet, directeur artistique du Festival de musique ancienne à Arques-la-Bataille, une telle manifestation ne doit pas être uniquement une succession de concerts. « Nous faisons de vrais choix artistiques et nous les creusons ». Le festival qui se tient du 20 au 24 août prend ainsi un nouveau visage. Il se veut un découvreur de talents, un initiateur de productions artistiques. Lors de cette seizième édition, outre les concerts d’ensembles comme Le Concert Brisé, Daedalus, Démodocos, Ludus Modalis, Jean-Paul Combet a ainsi imaginé plusieurs cycles musicaux.

 

 

 

Les musiques sacrées catholique et protestante

 

Ce sont de nouveaux rendez-vous musicaux et matinaux, consacrés cette année aux « relations d’attractions et de répulsions entre la Réforme et la Contre-Réforme », indique Jean-Paul Combet. Benjamin Alard, habitué du festival, Marc Meisel et l’ensemble vocal Bergamasque, dirigé par Marine Fribourg, interprèteront chaque matin à 11 heures des œuvres de musiques sacrées catholique et protestante.

« Avec le mouvement de la Réforme, Martin Luther souhaite supprimer la musique dans les offices », raconte Jean-Paul Combet. « Il rejette la musique d’orgue, symbole de la musique papale. Quelques années après, il revient sur ce principe. Il n’écarte plus la musique mais l’intègre complètement. Avec lui, tout le monde va chanter des choses simples et dans la langue courante afin que tous comprennent. Il fait donc inventer un chant syllabique et utilise l’orgue. Au XVIIe siècle, les catholiques vont vouloir écarter tout ce qui est propre à la Réforme. Après quelques échanges, les musiciens catholiques professionnels vont chercher à s’inspirer de l’énergie donnée par la réforme protestante. Par exemple, Schütz va être fasciné par la musique italienne et va importer le style vénitien ». C’est toute cette histoire que ce programme raconte en quatre concerts.

 

Un temps de méditation

 

Le deuxième cycle du Festival de musique ancienne est consacré aux Leçons de Ténèbres de Michel-Richard De Lalande. « C’est un phénomène unique en France au XVIIe siècle. On constate une passion pour les Leçons de Ténèbres par les musiciens. Les compositeurs vont écrire dans le style de l’époque, proche de l’opéra », indique le directeur musical du festival. Du cycle complet composé de neuf leçons, il n’en reste plus que trois ; les six autres étant perdues. Trois parties seront interprétées par Il Nuovo Concerto de Pascal Dubreuil, le chœur de femmes de l’ensemble vocal Bergamasque et Alexandra Rübner. A ce programme s’ajoute un Miserere.

 

Musique romantique

 

L’Armée des Romantiques qui a été en résidence à l’Académie Bach effectue toute une recherche sur la manière dont est jouée la musique du XIXe siècle. Cette formation, dirigée par Rémy Cardinale, a choisi des Lieder et des pièces de musique de chambre de Brahms et Schumann qui seront entendues sur des instruments d’époque.

 

Le programme

Mardi 20 août

  • 16h30 au presbytère d’Arques-la-Bataille : rencontre avec Bernard Sève, auteur de L’Instrument de musique, une étude philosophique
  • 20h30 en l’église d’Arques-la-Bataille : Un Voyage musical de Valencia à… Leipzig par Le Concert Brisé

 

Mercredi 21 août

  • 9h30 au presbytère d’Arques-la-Bataille : conférence : Réforme et Contre-Réforme : les implications artistiques
  • 11 heures en l’église d’Arques-la-Bataille : Le Plain-chant, source de la musique catholique, cycle Réforme et Contre-Réforme
  • 14h30 au presbytère d’Arques-la-Bataille : conférence : La rhétorique musicale des Leçons de Ténèbres baroques
  • 20 heures en l’église d’Offranville : Brahms et la France, cycle Schumann et Brahms
  • 22 heures en l’église de Varengeville-sur-Mer : Aux origines, cycle Ténèbres

 

Jeudi 22 août

  • 8 heures en l’église d’Arques-la-Bataille : Deuil & Mélancolie, cycle Ténèbres
  • 11 heures en l’église d’Arques-la-Bataille : Un nouveau chant, le cantique luthérien, cycle Réforme et Contre-Réforme
  • 14h30 au presbytère d’Arques-la-Bataille : conférence : La musique qui plaît à Dieu
  • 20h30 en l’église d’Arques-la-Bataille : Claude Le Jeune, la magie mesurée à l’Antique, par Daedalus
  • 22h30 en l’église d’Arques-la-Bataille : Arches troyennes en Arques, par Démodocos

 

Vendredi 23 août

  • 11 heures en l’église d’Arques-la-Bataille : Il Nuovo stilo, instrument de la Réforme, cycle Réforme et Contre-Réforme
  • 14h30 au presbytère d’Arques-la-Bataille : conférence : Relire Homère
  • 17 heures en l’église de Colmesnil : Espérance, cycle Ténèbres
  • 20 heures en l’église d’Arques-la-Bataille : Un Requiem allemand du temps de Bach par Ludus Modalis
  • 22h30 en l’église d’Arques-la-Bataille : Schumann, une autre idée du romantisme, cycle Schumann et Brahms

 

Samedi 24 août

  • 11 heures en l’église d’Arques-la-Bataille : L’Allemagne prébaroque, entre luthéranisme et italianité, cycle Réforme et Contre-Réforme
  • 14h30 au presbytère d’Arques-la-Bataille : conférence : Henry VIII, l’ogre musicien
  • 20h30 en l’église d’Arques-la-Bataille : Harry our King par Julian Podger et Capella de la Torre
  • 22h30 en l’église d’Arques-la-Bataille : Misere, cycle Ténèbres

Tarifs et réservation

  • 14 €, 9 €, gratuit pour les moins de 18 ans.
  • Les matinales de 11 heures, rencontres et conférences sont gratuites
  • Réservations : www.academie-bach.fr