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Vergine Keaton raconte la colère de la nature

Des fictions et des films d’animation : c’est le programme de l’Acte 3 du Courtivore, le rendez-vous, avant la finale, pour découvrir les 8 derniers courts métrages de la sélection dont l’étonnante création de Vergine Keaton, Le Tigre de Tasmanie.

La nature est en pleine effervescence. Pendant qu’un tigre de Tasmanie, tel un fantôme, tourne en rond dans sa cage, un glacier fond et se décroche doucement de la paroi rocheuse de la montagne. Un volcan entre en éruption et la lave en fusion emporte sur son passage la forêt en flamme. Un véritable déchaînement qui se déroule aux rythmes de la musique sauvage et entêtante des Marquises. 

Avec Le Tigre de Tasmanie, Vergine Keaton signe un magnifique court métrage, présenté vendredi 17 mai au cinéma Ariel lors de l’Acte 3 du Courtivore. « J’avais envie de traiter de la problématique écologique, de montrer le caractère puissant et vivant de la flore et de la faune que l’être humain laisse disparaître ». Le film est autant bouleversant, inquiétant que les images, sidérantes, voire hypnotiques. 

Comme un tableau

Le Tigre de Tasmanie est une peinture mouvante, réalisée avec une matière dense. Vergine Keaton a en effet un souci du détail. Elle s’est attachée à montrer tous ces morceaux de glace brisés, ces troncs d’arbres engloutis par la lave. Des images qui peuvent apparaître comme familières mais deviennent par le choix esthétique fascinantes de beauté.

Vergine Keaton s’est distinguée avec ce splendide travail d’animation pour raconter le fracas du monde. Plusieurs fois primée, cette dessinatrice et graphiste a trouvé là son moyen d’expression. « Je ne saurai pas diriger des acteurs. Ma pensée est autre. Elle chemine à partir d’images. Quand je commence à écrire un film, des images s’imposent. Je ne sais pas pourquoi mais elles sont là. Ce n’est pas tant une histoire qui se raconte mais davantage une image qui porte sa propre dramaturgie ».

Vergine Keaton travaille avant tout une matière existante. « Comme une trace d’une histoire passée ». Elle découpe, superpose, assemble, met en mouvement des peintures, des gravures et des archives selon le principe d’un dessin animé. Pour recréer un nouveau paysage, différentes ambiances et pour plonger le spectateur à l’intérieur de l’image.

Les 8 films de l’Acte 3

  • Raymonde ou l’évasion verticale (animation) de Sarah Van Den Boom
  • Yasmina (fiction) de Claire Cahen et Ali Esmili
  • JJ Showman (fiction) de Vincent Duquesne
  • Roberto, le canari (fiction) de Nathalie Saugeon
  • Le Tigre de Tasmanie (animation) de Vergine Keaton
  • Roughhouse (animation) de Jonathan Hodgson
  • Nefta Football Club (fiction) d’Yves Piat
  • La Lettre de Carthagène (fiction) de Bérenger Thouin

Le programme du Courtivore

  • Vendredi 17 mai à 20 heures : Acte 3 au cinéma Ariel à Mont-Saint-Aignan
  • Samedi 18 mai à 20 heures : Objectifs Courts à l’Atrium, 115, boulevard de L’Europe à Rouen
  • Mercredi 22 mai à 14 heures : Courtivore en short au cinéma Omnia à Rouen
  • Jeudi 23 mai à 20 heures : The Grand Courtivore Hôtel à l’hôtel littéraire Gustave-Flaubert, 33, rue du Vieux-Palais à Rouen
  • Jeudi 23 mai à 22 heures : soirée de pré-clôture au bar le Popcorn, 21, rue du Vieux-Palais à Rouen
  • Vendredi 24 mai à 20 heures : Finale au cinéma Omnia à Rouen

Infos pratiques

  • Tarifs : 5 € les séances de compétition, 6 € la finale, 5,50 € et 4 € pour les deux séances du Courtivore en short, gratuit pour les séances thématiques.
  • Renseignements sur https://courtivore.com