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« Je ne veux pas être vieux »

Patrice-1598Le reggae est la base de Ses compositions. Enfant du métissage, Patrice se moque bien des frontières et croise la pop, le hip-hop, la soul… Son nouvel album, The Rising of the son, sorti le 2 septembre dernier, est intéressant pour sa variété, pour ses univers colorés. Après avoir donné des concerts en extérieur très tôt le matin, Patrice recommence une tournée en jouant le soir. Il est samedi 19 octobre à Ouest Park au Havre et jeudi 30 janvier au 106 à Rouen.

 

 

 

 

 

 

Est-ce que le lever du soleil est le meilleur moment de la journée ?

En fait oui. Le lever du soleil est un moment très poétique. Malheureusement, on ne le voit pas assez souvent. Quand on voit le lever du soleil, on a l’impression que l’on a une grande journée devant nous, que l’on peut tout faire, que l’on peut même changer le monde. Si on se lève tôt, on est en pleine synchro avec la nature. Je vois bien : quand je me couche tard, je me lève évidemment tard et je cours après les choses.

 

Est-ce aussi le meilleur moment pour écouter de la musique ?

Oui peut-être parce que c’est nouveau et différent. Cependant, jouer au lever du soleil reste un moment magnifique, mémorable. Quand j’ai eu cette idée, tout le monde m’a dit que personne ne viendrait au concert. Au contraire, il y a eu quelquefois 3 000 personnes. Je pense que les gens sont disposés à écouter de la musique si tôt. Pourquoi donnons-nous toujours des concerts le soir ? Pourquoi pas le matin ? Je suis certain que cela change la façon de voir les choses.

 

Aimez-vous écrire le matin très tôt ?

Quand je me lève tôt, je vais courir. Après, j’ai de bonnes idées qui m’arrivent dans la tête. Oui, j’aime vraiment bien écrire le matin. Mais le plus souvent, j’écris le soir quand tout le monde dort.

 

Vous avez besoin de silence ?

Oui mais pas toujours. Il m’arrive d’écrire en écoutant de la musique très forte. J’ai plus besoin d’être tout seul pour pouvoir réfléchir. Ça, c’est très important. En fait, je change toujours ma façon d’écrire. J’aime ce qui est différent. Mais, j’aime le silence. Le silence, c’est un luxe.

 

 

Est-ce que ce lever du soleil est comme une renaissance pour vous ?

Oui et c’est le concept de l’album. Le soleil se couche et se lève encore et toujours. Il y a cette perpétuelle renaissance. Nous avons donc la possibilité de tout changer. Et changer avec une certaine innocence à chaque fois. J’ai imaginé cet album comme s’il était un premier album, avec beaucoup d’innocence. Il ne faut pas rester dans la routine. Si on reste dans une routine, on tue l’art et ça tue le sens. Je suis né le jour où mon grand-père est mort. Je m’appelle Babatunde qui signifie renaissance du père. Cela est inscrit en moi.

 

Il faut donc être heureux puisque tout renaît.

Oui. Bien sûr, j’ai peur de la mort, je ne veux pas être vieux. C’est pour cela que j’ai fait de la musique très tôt, que j’ai voulu sortir des disques très vite. On est vivant et la vie, c’est un cadeau.

 

Quelle place accordez-vous à la mémoire ?

Je n’ai pas une bonne mémoire mais je le fais exprès. Je garde en moi ce que dont j’ai besoin pour le futur. Quand on apprend une chose, elle reste en nous, elle fait partie de nous.

 

La musique reste votre arme, comme vous le chantez ?

C’est en effet ma manière de m’exprimer, de lutter pour ce que je crois. Je pense que la musique a changé des choses dans le monde. Les grands musiciens ont accompagné l’évolution de l’humanité. Des personnes comme John Lennon, Jimi Hendrix, Bob Dylan ont influencé leur époque.

 

  • Samedi 19 octobre au Fort de Tourneville au Havre. Tarifs : 23 €, 20 €.
    Réservation sur www.ouestpark.com
  • Jeudi 30 janvier à 20 heures au 106 à Rouen. Tarifs : de 26 à 18 €.
    Réservation au 02 32 10 88 60 ou sur www.le106.com
  • Autres infos sur www.patrice.net