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13 femmes à la caméra et 6 artistes sur l’écran

Il y a eu des ateliers, des échanges et, à la fin, un film. Les différentes protagonistes, femmes des centres sociaux et artistes, se retrouvent vendredi 20 septembre à Rouen et samedi 22 septembre à Montivilliers pour présenter La Rencontre avec Normandie Images dans le cadre des Journées du Matrimoine.

Au départ, elles ne se connaissaient pas. D’un côté, 13 femmes accompagnées par deux centres sociaux à Saint-Étienne-du-Rouvray et à Montivilliers. Elles s’appellent Lolita Ribet, Kim Darragon, Gwenaëlle Legrand, Djamila Zeggane, Ginette Houllet, Andrée Bar, Nelly Delandre, Noëlle Saumon, Nadia Courchay, Karine Bouchard, Patricia Pierroux, Sandrine Danet, Léonor Lourenço. De l’autre, 6 artistes : Barbara Pellerin, Édith Grattery, Juliette Richards, Cécile Raynal, Mélanie Cellier, Marion Soyer.

C’est Pierre Lemarchand et Anne-Sophie Charpy, deux « Passeurs d’images » de Normandie Images, qui ont tissé des liens entre ces femmes en imaginant des ateliers de pratiques artistiques. L’objectif : le tournage d’un film documentaire constitué des portraits de ces six femmes artistes sous l’œil de Cécile Patingre. « Des portraits semblables à ceux d’Alain Cavalier. C’est ma porte d’entrée fétiche », précise la réalisatrice.

Dans une intimité

Les femmes ont travaillé en binôme ou trinôme, « choisi » leur artiste « en fonction de leur sensibilité ». Dans l’atelier, il y a eu une prise en main du matériel de tournage, une initiation aux techniques du reportage, une recherche documentaire, l’écriture d’un scénario, puis la rencontre avant le tournage. « Ce fut très fort, se souvient Cécile Patingre. Ces échanges ont créé des envies, des possibles. Les artistes ont toutes été généreuses, jamais condescendantes. Cela a été un rapport d’égal à égal. Il y a eu de véritables échanges. Aucun portrait ne se ressemble. Il y a cependant un esprit commun dans le rapport que chacune a mis avec son artiste. Une intimité s’est créée. Les femmes ont aussi beaucoup interrogé sur la difficulté de trouver sa place dans le monde artistique ».

La Rencontre, titre du documentaire, est une série de six courts métrages de 6 à 10 minutes dans lesquels les réalisatrices apparaissent. « Le film est l’ambassadeur de la rencontre. Il est comme un espace dans lequel on doit voir ces femmes, entendre leur discours, percevoir leur regard. C’est primordial », remarque Pierre Lemarchand. Il est projeté lors des Journées du Matrimoine vendredi 20 septembre à Rouen et dimanche 22 septembre à Montivilliers en présence de toutes les femmes, intervieweuses et interviewées.

La découverte de La Rencontre sera aussi le moment des retrouvailles. Avec appréhension pour Marion Soyer, danseuse et acrobate aérienne. « Je vais être très impressionnée. Je ne me suis jamais vue sur écran. Je suis aussi curieuse de voir de ce qu’il reste de nos rencontres, de ma manière dont elles ont écrit ce portrait. En fait, comment m’ont-elles vue ? Ce doit être mon côté bon élève. Je me demande si j’ai bien fait. Il y a beaucoup de fierté d’avoir été le sujet d’un film ».

« Se faire du bien »

Marion Soyer n’a pas hésité à participer à cette aventure humaine et cinématographique. « Cela faisait sens avec des choses qui me questionnent et me sont familières. Notamment la place de l’artiste interprète. J’ai donné des spectacles devant des enfants de moins de 2 ans. On ne peut leur imposer de rester assis sans bouger. Cela interroge sur l’humilité, sur la notion de performance et de prouesse. Là, il faut être dans la poésie, dans le présent, dans la joie, dans le partage et la fierté d’un partage. C’est très gratifiant ».

Sandrine Danet et Léonor Lourenço ont filmé Marion Soyer pendant leurs discussions, des répétitions, des échauffements. Elles ont assisté à une représentation de La Croisée des chemins. « J’ai senti beaucoup de pudeur, de délicatesse. J’ai été touchée par la finesse de la perception de ce que j’avais envie de déployer dans mon travail. J’ai eu des sensations de pluggage entre nous. c’était tenu et palpable ». Marion Soyer a emmené Sandrine Danet et Léonor Lourenço dans sa danse. Elles les a guidées afin qu’elles soient dans un mouvement libre et « s’autorisent à se faire du bien ».

Infos pratiques

  • Vendredi 20 septembre à 19 heures à la bibliothèque Simone de Beauvoir à Rouen. Réservation au 02 76 08 80 88 ou à bibliothèque@rouen.fr
  • Dimanche 22 septembre à 11 heures au cinéma Les Arts à Montivilliers. Réservation au 02 35 30 15 16 ou à accueil-csamisc@orange.fr
  • Projection en présence de l’équipe du film et des artistes
  • Entrée libre