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3 Minutes sur mer à Rouen : le temps d’une Terrasse du jeudi

kalif 3-MINUTES okIl y a autant de mélancolie que d’espièglerie dans les titres de 3 Minutes sur mer, présente aux Terrasses du jeudi 23 juillet à Rouen. La formation de Guilhem Valayé, désormais un trio, évoque les doutes, les blessures, les espoirs dans des textes très écrits, portés par une musique, entre chanson française classique et rock anglais. Il y aussi la voix troublante de Guilhem Valayé, repéré dans The Voice lors de son interprétation de La Nuit, je mens de Bashung. Guilhem Valayé est un grand bavard. Interview

 

 

Vos textes sont très soignés. Qu’est-ce qui vous a donné l’amour des mots ?

Le groupe était au départ un duo, Samuel Cajal et moi. Nous venons d’univers complètement différents. Il est plutôt fan de rock métal et moi, de pop anglo-saxonne. Quand nous avons commencé le groupe, nous ne voulions pas spécialement faire de la chanson. Mais j’avais envie d’écrire les textes. Et la seule langue que je maîtrise est le français. Bien évidemment, Samuel et moi avions un patrimoine commun avec Brel, Brassens, Graeme Allwright… Ce sont des auteurs qui savaient manier la plume. Avec 3 Minutes sur mer, nous n’avons pas cherché à être les meilleurs mais à être les plus sincères. D’ailleurs, aujourd’hui, on nous vole les mots ; que ce soit à la télé, soit de la part des politiques. Serrer le poing, c’est sortir un dictionnaire.

 

Que voulez-vous dire ?

Nous devons être bien compris. Je me suis aperçu de cela au Québec. Une langue est un moyen d’exister. Les mots sont très importants. Je n’ai pas envie de faire de la politique mais il faut leur redonner leur sens, avoir un propos qui ait du fond. Quand on prend la parole, il faut faire attention à ce que l’on dit, aux raccourcis.

 

Vous jouez aussi avec les mots et leurs subtilités.

J’essaie. J’essaie de m’amuser avec cette langue. J’espère être un bon apprenti.

 

Vous n’avez pas alors d’écriture instinctive.

C’est peut-être trop réfléchi. Dans le prochain album, je pense que ce sera plus frontal. Mais je veux être bien compris. Parfois, le souci de l’esthétique peut enrayer l’efficacité du propos.

 

 

Vous êtes un bavard mais vous aimez tout autant le silence.

La musique se construit autour du silence. Un silence est comme un regard, un autre mode de communication. Oui, je suis quelqu’un qui parle beaucoup et qui apprécie aussi le silence. J’aime la notion de nuance. Je suis passé par le conservatoire. J’ai appris la musique classique. Aujourd’hui, je suis dans l’explosion électrique. Il est donc possible d’être dans les extrêmes, dans le pianissimo et dans le fortissimo.

 

Vous qui aimez les mots, êtes-vous un grand lecteur ?

Pas en ce moment, malheureusement. Je ne pense avoir une culture intello. Je préfère Jack London à Marcel Proust. J’ai lu Bukowski, Kerouac… Ce sont des fantasmes d’ado. J’aime la tchatche, le côté Audiard. J’ai été barman. Audiard a des mots très puissants. J’aime ses dialogues intelligibles et intelligents. De Brel, j’aime autant ses chansons que ses interviews.

 

Etes-vous un cinéphile ?

Oui parce que j’aime les histoires. C’est pour cette raison que j’aime la chanson. Au cinéma, j’aime tout. Quand j’étais plus jeune, cela me faisait rêver. Au lycée, je faisais partie d’un club théâtre. Je m’appropriais les histoires et j’aimais être sur scène. La musique me satisfait beaucoup, je suis sur scène et je chante des chansons qui peuvent être des mini-films.

 

 

Le programme du 23 juillet

  • Place du 19 avril 1944 à 18h30 et 20h15 : Thomas Schoeffler jr
  • Place du Général-de-Gaulle à 18h45 et 20h30 : Dorian’s Grace
  • Place de la Pucelle à 19 heures et 20h45 : Jacobson
  • Place du Lieutenant Aubert à 19h15 et 21 heures : Hot Slap
  • Place de la Cathédrale à 19h30 et 21h15 : 3 Minutes sur mer

 

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