500 ans du Havre : quatre mois d’art dans la ville

photo Serge Koutchinsky
photo Serge Koutchinsky
photo Serge Koutchinsky

Edouard Philippe, maire du Havre, a confié à Jean Blaise la direction artistique d’Un Été au Havre 2017, quatre mois d’art dans une ville qui fête ses 500 ans. « C’est une mission passionnante parce que c’est un projet de territoire. J’ai découvert cette manière de travailler quand j’ai dirigé le Lieu Unique ».

 

Jean Blaise, connu dans le milieu culturel nantais, a créé le festival des Allumés, le Lieu Unique, Estuaire, la biennale d’art contemporain et également la Nuit blanche à Paris. Pour l’anniversaire du Havre, il a imaginé une série de rendez-vous, aussi fous les uns que les autres avec des artistes qui viendront porter leur regard sur ce territoire. « Nous allons demander aux artistes, designers, graphistes, plasticiens…) de venir interpréter et révéler la ville, de la faire vibrer, danser, animer au premier sens du terme ».

 

Il y aura bien sûr une ouverture de cet événement. En 2017, au Havre, l’Été commencera le 27 mai avec Art Point M. Le collectif propose La Magnifik Parade avec un défilé de costumes reprenant l’architecture de la ville. Pour la clôture, le 8 octobre, Jean Blaise a souhaité un moment « paisible, poétique, méditatif » qui dévoilera une série de portraits de Havrais dans les jardins suspendus et se terminera par un feu d’artifice, comme « une peinture du ciel ».

 

Entre ces deux dates, il y a un rendez-vous très attendu : le retour de Royal de luxe et de ses géants entre le 6 et le 9 juillet. Différents lieux de la ville, tels que la gare maritime, le marché aux poissons, le fort de Tourneville et le jardin japonais seront investis par les artistes. On a hâte de voir la grande arche de conteneurs de Vincent Ganivet, L’Attoviseur de Julien Berthier sur le lycée Monet, l’hommage à l’architecture Perret par Lang et Baumann, la cascade d’eau sur le bassin du commerce de Stéphane Thidet. A noter la venue exceptionnelle du tableau de Monet au MuMa, musée André-Malraux, Impression, soleil levant et une rétrospective de Pierre et Gilles.

 

Jean Blaise, « metteur en scène des villes »

 

photo S. Bellanger
photo S. Bellanger

Quant êtes-vous venu au Havre pour la première fois ?

Je suis venu au Havre avec ma famille pour découvrir l’architecture Perret. Et nous n’avons pas été déçus. Je voulais aussi voir le Volcan de Niemeyer. J’apprécie beaucoup cet architecte. Je suis allé à Brasilia.

 

Qu’avez-vous ressenti en arrivant dans la ville ?

J’ai ressenti une émotion parce que je savais qu’elle avait été rasée, qu’elle avait disparue. Je suis né au moment où la ville était en train de renaître. Le Havre est une ville incroyable. Il y a une atmosphère, quelque chose qui vous enveloppe. Vous allez au bout et vous voyez passer des porte-conteneurs monstrueux, des promeneurs. C’est un spectacle permanent. Il y a aussi une lumière étonnante. C’est un cliché mais elle est changeante. Hier, j’étais devant le Volcan. Le ciel était un peu gris, il y avait la lumière du coucher de soleil.

 

Vous souhaitez que les artistes révèlent la ville. Comment vous a-t-elle inspiré pour cet Été au Havre 2017 ?

C’est de l’ordre de l’inspiration. Les endroits suggèrent des choses. Il arrive des émotions spontanées. On ressent les choses, puis on réfléchit. C’est une vision personnelle. Pour imaginer ces événements, j’ai besoin d’émotions et j’ai cette capacité à me créer des émotions. Parfois, je me prends pour un metteur en scène des villes. Je suis là pour comprendre comment tout va s’organiser, quel artiste choisir pour interpréter cette ville.

 

 

  • Du 27 mai au 8 octobre au Havre.