/

Académie Bach : Yvette Guilbert, une vie dédiée à la chanson

Yvette Guilbert par Toulouse-Lautrec

Madame Arthur, Le Fiacre… des chansons qui sont dans la mémoire collective. Françoise Masset et Les Musiciens de Saint-Julien se sont intéressés au répertoire d’Yvette Guilbert et proposent un concert dédié à la « chanteuse sans voix » mercredi 24 août à la salle des fêtes de Martin-Église lors du festival de musique ancienne de l’Académie Bach.

 

Yvette Guilbert par Toulouse-Lautrec
Yvette Guilbert par Toulouse-Lautrec

C’est une personnalité étonnante, à multiples facettes. Yvette Guilbert (1865-1944) n’a pas seulement poussé la chansonnette. Comédienne à qui on ne promettait pas un grand avenir, cette femme curieuse s’est tournée vers la musique, notamment vers des répertoires méconnus des musiques anciennes, du Moyen-Âge au XVIIIe siècle. « Le XIXe siècle s’est penché sur ces musiques. A cette époque, avec l’industrialisation, la disparition des traditions populaires, on regarde vers le passé. Cette femme est une des pionnières de la musique ancienne », remarque François Lazarevitch, directeur des Musiciens de Saint-Julien. Yvette Guilbert se passionne également pour les pièces plus populaires. Avec un tel appétit musical, elle parvient à mettre au jour des titres oubliés. « Elle a eu une enfance dure, pauvre. Elle avait une volonté de fer pour s’en sortir, pour réussir ».

 

 

 

Yvette Guilbert a effectué de nombreuses recherches dans les bibliothèques, avec les musicologues de son époque. Elle a aussi beaucoup écouté, observé et réfléchi sur son métier de chanteuse pour elle et les autres. Elle donne des conseils dans un ouvrage, L’Art de chanter une chanson. Cet art, comme elle le définit « d’allumer et éteindre les mots, de les plonger dans l’ombre ou la lumière, selon leur sens, de les amoindrir ou de les amplifier, de les caresser ou de les mordre, de les sortir ou de les rentrer, de les envelopper ou de les dénuder, de les allonger ou de les réduire… Il faut ajouter, en un mot, tout ce qui fait vivre un texte, ou le fait mourir, ou palpiter avec force, couleur, style, élégance ou vulgarité, et y joindre alors la diction, c’est-à-dire la mise en action du verbe, l’analyse du texte, enrichie de sa composition expressive, de son sens extériorisé, visible ». Pour François Lazarevitch qui présente ce répertoire avec les Musiciens de Saint-Julien et Françoise Masset au festival de musique ancienne, « travailler sur Yvette Guilbert, c’est travailler sur le rapport entre le texte et l’interprétation. Parfois, c’est tout noir, parfois, tout blanc, d’autres fois entre les deux. C’est une vraie technique ».

 

 

 

« Diseuse de chansons » mais aussi « chanteuse sans voix », Yvette Guilbert a su faire de sa faiblesse un véritable atout. Lors de ses concerts, elle étonne par la puissance de son interprétation et sa gouaille légendaire. Sur scène, elle chante, elle joue, elle se donne de manière entière. Elle se produit régulièrement dans les cabarets parisiens au début du XXe siècle. Elle ira dans plusieurs pays européens et jusqu’au Etats-Unis pour faire connaître ce répertoire.

 

  • Mercredi 24 août à 22 heures à la salle des fêtes de Martin-Église.

 

Le programme du festival de musique ancienne

Mercredi 24 août

  • A 11 heures en l’église d’Arques-la-Bataille : Jean-Baptiste Monnot
  • A 20 heures en l’église d’Arques-la-Bataille : L’Armée des Romantiques
  • A 22 heures à la salle des fêtes de Martin-Église : Les Musiciens de Saint-Julien

Jeudi 25 août

  • A 11 heures en l’église Saint-Rémy à Dieppe : Benjamin Alard
  • A 16 heures au presbytère à Arques-la-Bataille : conférence sur « Froberger et l’Europe musicale du XVIIe siècle »
  • A 19 heures et 22 heures à Arques-la-Bataille : Nuit Froberger

Vendredi 26 août

  • A 11 heures en l’église d’Arques-la-Bataille : Etienne Baillot
  • A 20 heures à Dieppe Maritime Innovation à Dieppe : La Clique des Lunaisiens
  • A 22 heures en l’église d’Arques-la-Bataille : l’ensemble Voca Me

Samedi 27 août

  • A 11 heures en l’église d’Arques-la-Bataille : Gaël Liardon
  • A 14 heures au presbytère à Arques-la-Bataille : rencontre avec Gaël Liardon
  • A 20 heures en l’église d’Arques-la-Bataille : Vox Luminis
  • A 22 heures en l’église d’Arques-la-Bataille : Yann-Fañch Kemener et Aldo Ripoche

 

Infos pratiques

  • Tarifs : 16 €, 9 €, gratuit pour les moins de 18 ans. Réservation au 02 35 04 30 75 ou sur www.academie-bach.fr
  • Entrée gratuite pour les matinales de 11 heures et les conférences