Albert Dupontel était à Rouen

Dans 9 Mois ferme qui sort mercredi 16 octobre, Albert Dupontel réussit une nouvelle fois à faire rire, aux éclats, et à émouvoir. Le réalisateur et acteur était mardi 8 octobre au cinéma Pathé à Rouen.

 

Albert Dupontel 2D’un côté, une juge, 40 ans, célibataire, carriériste, reconnue pour son travail sérieux et psychorigide. De l’autre, un malfrat, « taré et débile », accusé d’avoir découpé les membres d’un octogénaire et de lui avoir mangé les yeux. A priori rien ne prédestinait ces deux-là à se rencontrer puisque la première n’a pas en charge le dossier du second.

 

Il suffit d’un réveillon de nouvel an dans un palais de justice, de quelques danses, de plusieurs coupes de champagne pour qu’Ariane Felder lâche prise. Peut-être un peu trop car elle va se retrouver en pleine rue dans les bras de Bob Nolan, délinquant notoire, et enceinte. Elle peut répéter en hurlant : « c’est pas possible ». Elle est bien enceinte et ce, depuis près de six mois. Commence alors pour elle une drôle d’enquête. Que s’est-il passé ?

 

9 Mois ferme se déroule certes au cœur du monde judiciaire mais Albert Dupontel ne fait pas de son film une critique de ce système. « Je m’efforce de ne pas juger. Les juges sont parfois aussi perdus que les jugés ». Pourtant, il a écrit ce film après avoir vu le documentaire de Raymond Depardon, 10e Chambre, Instants d’audience, qui évoque le quotidien de la justice. « Depardon est un mec sobre et patient. Moi, je ne suis pas sobre et surtout impatient ». C’est à nouveau le terreau social qui a été une matière pour Albert Dupontel. « Je me sens proche de ces gens à la marge. Ils sont très inspirants ».

 

 

Bob Nolan, cambrioleur inquiétant et gentil qui vole les riches, a des traits communs avec Bernie. « C’est un peu son cousin ». Albert Dupontel connaît ce personnage par cœur et le joue parfaitement. Dans 9 Mois ferme, il le fait mûrir, il a de plus grandes failles qui le rendent d’autant plus attachant.

Dans ce film, Albert Dupontel a de nouveau réussi son casting. C’est Sandrine Kiberlain qui joue cette femme stricte, en tailleur, coiffée d’un chignon très sage. « J’avais pensé à une petite brune, agressive. Je me suis retrouvé avec une grande blonde désinvolte ». La comédienne est un des éléments de la réussite de ce film. Elle est impeccable dans ce rôle de juge coincée à qui il manque un petit rien pour devenir complètement folle-dingue.

Nicolas Marié a un rôle piège, celui d’un avocat bègue et peu compétent, et s’en sort à merveille. « J’ai écrit ce rôle pour lui. Je sais que c’est un vrai cadeau empoisonné. Pendant les répétitions, il n’y arrivait pas. Quand il a mis la robe d’avocat, tout s’est débloqué », se souvient le réalisateur.

9 Mois ferme est un « drame rigolo », insiste Albert Dupontel qui signe un cinquième film en effet très drôle, décalé, toujours aussi audacieux et émouvant avec des scènes qui vont devenir cultes.

 

  • 9 mois ferme d’Albert Dupontel
    Avec Albert Dupontel, Sandrine Kiberlain, Nicolas Marié, Philippe Uchan, Jean Dujardin, Bouli Lanners, Terry Gilliam, Philippe Duquesne…
    Sortie mercredi 16 octobre

 

Et après

Pour Albert Dupontel, « le temps est compté. Je vais avoir 50 ans en janvier prochain. Faire des films prend du temps ». Il veut être davantage réaliser qu’acteur pour « raconter des histoires ». Etre acteur, « c’est un plaisir coupable ». 9 Mois ferme n’est pas encore sorti qu’il a déjà écrit 12 pages d’un scénario. C’est fois dans le monde de l’administration qu’il veut plonger. « J’ai envie de raconter l’histoire d’un fonctionnaire dépressif qui a raté son suicide. Il a du mal à vivre et veut mourir. Il va rencontre une femme malade qui veut vivre et va mourir ».

 

Autres informations sur www.albertdupontel.com