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Amour et pouvoir

Les Epoux, ce sont les Ceaucescu. David Lescot pour le texte, Anne-Laure Liégeois pour la mise en scène retracent l’histoire de ce couple dans une comédie noire, jouée du 25 au 27 novembre au Petit Théâtre au Havre.

 

LES EPOUXElena Petrescu, Nicolae Ceaucescu : une femme et un homme qui ont formé un des couples les plus terrifiants de l’histoire. Pendant vingt ans, ils ont fait régner la peur dans leur pays, la Roumanie. Les Epoux raconte cette vie, de 1916 à 1989. Dans le texte, leur nom n’est jamais mentionné. « C’est comme un jeu ». Sur scène, les deux personnages sont proches du clown. « Ils sont grotesques. Un dictateur qui s’enrichit sur le dos de son peuple est toujours grotesque », remarque Anne-Laure Liégeois.

 

Avec ce texte de David Lescot, la metteur en scène de la compagnie Le Festin poursuit sa réflexion sur les couples de pouvoir. Les Epoux sont créés quelques saisons après MacBeth de Shakespeare. « Il y a quelque chose de macbéthien dans cette histoire : une femme va inciter un homme à accéder au pouvoir. Grâce à elle, il va prendre de l’assurance et y parvenir. Ensemble, ils vont se nourrir de ce pouvoir. Ils vont en abuser et se répandre dans le luxe ».

 

Les Epoux est une fable terrible sur un couple. « Ce pourrait être aussi le Père Ubu et la Mère Ubu, Bachar el Assad et Asma el Assad… On accorde aujourd’hui aux dirigeants d’être en couple ». Il est donc question de l’intime dans cette pièce. D’une intimité d’un couple qui s’aime ou pas. Certainement d’un être qui a besoin de l’autre pour exister et qui le manipule. Là, l’intime peut mener le monde. « On suit leur parcours et leur parcours a fait l’histoire. Les Epoux est une manière de parler du communisme, utilisé à des fins d’enrichissement personnel. La dichotomie entre les deux est risible. C’est aussi une façon d’entendre la Guerre froide ».

 

En direct

Anne-Laure Liégeois qui a un attachement intime à la Roumanie, se souvient très bien de ce 25 décembre 1989, jour de l’exécution des époux Ceaucescu. « C’était quasi en direct. J’avais une vingtaine d’années. J’ai vécu cela de manière très violente. Je me suis interrogée sur le rôle de la télévision, le rapport à l’image, sur une vérité de l’image ».

 

  • Mardi 25 novembre à 20h30, mercredi 26 et jeudi 27 novembre à 19h30 au Petit Théâtre au Havre. Tarif : 10 €. Réservation au 02 35 19 10 20 ou sur www.levolcan.com