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Artiste et programmatrice

Pour Rouen impressionnée qui commence ce samedi 6 juillet, Laure Delamotte-Legrand a réuni quatre artistes, Julius Popp, Tatsu Nishi, Simone Decker et Antonio Gallego. Elle explique sa démarche.

 

Laure Delamotte-LegrandA Rouen, on connaît davantage Laure Delamotte-Legrand comme une directrice artistique. Elle est surtout une artiste plasticienne qui a commencé son parcours par des études d’architecture. Son travail, axé sur le corps, mêle installations, photographies, vidéos, performances et se nourrit de la rencontre de l’autre. Depuis 2007, elle a imaginé et porté trois éditions des Dessous du patrimoine, Une Grande Veillée magnifique à Fécamp dans le cadre d’Automne en Normandie, et Rouen impressionnée. Elle enchaîne ainsi ses deux activités. De retour d’une résidence de création en Bretagne, à Saint-Thélo, pour une exposition sur le textile, Laure Delamotte-Legrand a géré l’installation des œuvres des quatre artistes de Rouen impressionnée 2013, un temps fort qu’elle voir comme « découvreur de talents ».

 

Comment conciliez-vous votre activité de création et celle de directrice artistique ?

Elles sont tous les deux liées. Cette activité de direction artistique est arrivée un peu par hasard. Tout a commencé en 2007 avec les Dessous du patrimoine. J’étais invitée en tant qu’artiste et on m’a demandé de réfléchir à une coordination artistique. Ce travail m’a vraiment intéressée. C’était passionnant de rassembler des artistes autour d’une thématique. Les années suivantes, j’ai séparé les deux activités. Pour moi, c’est une mission.

 

Vous avez aussi imaginé Une Grande Veillée dans le cadre d’Automne en Normandie.

Ce travail croisait plusieurs disciplines artistiques. Il y avait de la danse, des arts visuels, des arts performatifs. Le tout dans un rapport particulier à l’espace urbain. A Fécamp, il a fallu expérimenter un événement à l’échelle d’une ville avec les associations locales C’est un beau souvenir, une expérience fabuleuse. C’était vraiment très fort.

 

Comment avez-vous imaginé cette nouvelle édition de Rouen impressionnée ?

Cette édition est en lien avec Normandie impressionniste qui a choisi la thématique de l’eau. Je n’ai pas cherché des artistes qui utilisent l’eau comme support de leur travail mais qui peuvent se poser cette question dans leur démarche.

 

Comment sélectionnez-vous artistes ?

L’espace est une contrainte forte. L’échelle de l’espace urbain est difficile à traiter. Les artistes programmés doivent avoir une expérience de cette contrainte, connaître les barrières et les freins. Je réalise ainsi tout un travail en amont. Je m’informe sur le travail des artistes.

 

Quelles sont les principales contraintes dans l’espace urbain ?

Il y a plusieurs paramètres. Tout d’abord, il faut des autorisations. En 2010, nous étions sur le territoire de la ville et c’était plus simple. Cette année, nous avons investi le fleuve où se croisent différentes administrations. Il y a aussi une question de sécurité non seulement pour le public mais aussi pour les œuvres. Il faut enfin qu’elles soient accessibles à tous, mises en lumière et plus solides.

 

Que recherchent les artistes dans l’espace urbain ?

Les contraintes les intéressent. Ces artistes souhaitent ensuite être en direct avec le public sans avoir d’interfaces.

 

  • Rouen impressionnée, du 6 juillet au 15 septembre le long de la Seine.
  • Exposition gratuite
  • Autour de Rouen impressionnée : visite interactive des œuvres de Julius Popp et d’Antonio Gallego les 18 juillet et 8 août à 18 heures, le 27 juillet à 15 heures (RV au pied du pont Boieldieu sur les quais bas de la rive droite), visite guidée autour de la Fontaine de Bouddha les 25 juillet et 15 août à 18 heures, le 3 août à 15 heures (RV au pied du pont Flaubert à proximité du Bouddha, rive gauche), visite de l’île Lacroix des œuvres de Simone Decker les 20 juillet et 10 août à 15 heures et le 1er août à 18 heures (RV sur la pointe de l’île Lacroix, au pied de la Lyre). Visites gratuites