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Au 106 : le rock atmosphérique de Radio Elvis

photo Nicolas Despis
photo Nicolas Despis

De Radio Elvis, on a surtout entendu La Traversée. Des voyages comme celui-ci, le trio en propose tout au long d’un premier EP, Juste avant la ruée. Ce sont de belles escapades, de jolies fugues oniriques et poétiques avec, comme guide, la voix limpide de Pierre Guénard. Ce qui n’empêche pas les instants plus tumultueux avec cette musique élégante qui oscille entre chanson française et rock. Radio Elvis joue en première partie de Benjamin Clementine samedi 21 mars au 106 à Rouen qui accueille Le Fair Le Tour.

 

Vous venez d’être sélectionnés pour les Inouïs. Qu’attendez-vous de ce passage au Printemps de Bourges ?

Nous sommes très contents parce que cela faisait deux ou trois fois que l’on s’inscrivait. Nous n’attendons rien de bien précis. Nous allons faire en sorte de donner un bon concert.

 

Et la tournée du Fair ?

Elle nous a vachement apporté. Nous avons tout d’abord eu une aide financière. D’autre part, le Fair nous a aidés à multiplier les dates de concert. Il ouvre aussi pas mal de portes.

 

Quelle est la prochaine étape du groupe ?

C’est l’album qui va permettre de confirmer notre travail. Nous pourrions sortir des EP toute notre vie mais un album est un format long qui permet d’exprimer des choses. Nous avons envie de voir comment les chansons se répondent, résonnent entre elles, comment on peut travailler plusieurs styles, plusieurs sons. C’est l’identité d’un groupe.

 

Vous y travaillez en ce moment ?

Oui, nous avons pas mal de nouveaux morceaux. Nous avons vraiment envie de confirmer ce que l’on a amorcé. L’EP est comme un acte de naissance. Aujourd’hui, nous devons aller plus loin. Nous avons d’ailleurs déjà pris un autre chemin. Les titres sont plus rock. Nous affirmons des choses dans les sons de guitares et de batterie.

 

 

Est-ce que le côté chanson tend à s’effacer pour laisser la place à une veine plus rock ?

Non, on ne veut pas choisir. Nous voulons rester entre les deux. On se sent autant chanson, autant rock. Comme nous avons fait beaucoup de tremplins, de premières parties, il était nécessaire de frapper fort. Nous sommes allés davantage dans l’énergie. Nous avions besoin de ça. Ce qui peut nous démarquer de la chanson. Ensuite, dans un format plus long, nous serons plus dans le texte.

 

Est-ce que les prochains textes parlent autant de voyages ?

C’est un fil rouge que je développe. C’est ma manière d’écrire. J’utilise les images du voyage, des grands espaces. Je vais aller plus loin dans cette écriture. Je veux aller au bout de cette démarche. Tout cela n’est pas très réfléchi. Je me suis rendu compte que le voyage a une puissance métaphorique et permet d’exprimer des choses très intimes.

 

Etes-vous un grand voyageur ?

Pas tellement. J’ai récemment fait mon premier voyage. C’était à Los Angeles. C’était chouette. Néanmoins, un jour, je me suis retrouvé sur une île. C’était à une époque où je venais de quitter une précédente vie. J’y travaillais et je dormais toutes les nuits au bord de l’océan.

 

Est-ce là que vous avez découvert l’importance du silence ?

Le silence, c’est très important. La musique et les mots viennent du silence. J’ai découvert le silence à travers le slam. C’est le meilleur moyen d’attirer l’attention.

 

Comment avez-vous travaillé votre voix ?

Depuis que je suis tout petit… En imitant beaucoup de chanteurs. Le slam m’a aussi appris à ne pas en faire trop. J’ai pris quelques cours de chant. C’est bien d’apprendre en imitant les autres mais, à un moment, il faut parvenir à se détacher de ces personnes que l’on aime. J’y travaille.

 

  • Samedi 21 mars à 20 heures au 106 à Rouen.
  • relire l’interview de Julien Soulié, directeur du Fair, avant sa venue au Tetris au Havre