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Au Havre aussi, on occupe le théâtre

C’est un mouvement qui s’étend de jour en jour. Le collectif Occupation Le Havre, né mardi 16 mars, jour anniversaire du premier confinement, s’est installé au Volcan avec l’accord de la direction de la scène nationale du Havre pour réclamer l’ouverture de lieux culturels et dénoncer un accroissement de la pauvreté.

Inutiles, les occupations des lieux culturels, comme a pu les qualifier Roselyne Bachelot ? Pas pour le tout nouveau collectif Occupation Le Havre, fondé ce mardi 16 mars. « Elles permettent de parler de la cause, de débattre entre nous et avec les gens », indique Marie Stepowski, comédienne acrobate de la compagnie Les Pieds au mur. Avec l’aval du directeur de la scène nationale du Havre, Jean-François Driant, un groupe d’artistes s’est ainsi installé au Volcan. Une nouvelle occupation qui s’ajoute à la soixantaine d’autres dans toute la France et s’inscrit dans un mouvement national. La ministre de la Culture est en ligne de mire. « Elle n’a rien dit depuis des mois. On savait que sa nomination était une blague. Nous savons qui elle est. Pour elle, la culture, c’est juste l’opéra et RTL ».

Les revendications d’Occupation Le Havre rejoignent celles annoncées par les autres collectifs en France. Il y a avant tout la réouverture de tous les lieux culturels. « C’est quoi un monde sans culture ?, s’interroge Marie Stepowski. Nous sommes tous conscients de la pandémie mais les études montrent qu’il n’y a pas de clusters dans les salles de spectacles. C’est compliqué pour les artistes parce qu’ils ne peuvent pas travailler. Psychologiquement, c’est difficile. Nous avons grand besoin de retravailler. Notre métier, c’est notre passion. C’est aussi très compliqué pour les gens qui n’ont plus d’espace de discussion ». Comme l’intime le slogan du collectif, la comédie a assez enduré

Autre réclamation : la prolongation de l’année blanche des droits au chômage accordée aux artistes et techniciens. Pour beaucoup, le temps est trop court pour effectuer le nombre d’heures travaillées avant l’échéance, le 1er août. « Nous sommes ouverts aux autres luttes sociales. Ce n’est pas juste notre intermittence qui nous importe. Nous pensons aux professions inhérentes au spectacle vivant. Beaucoup sont à l’arrêt », rappelle la comédienne. Le groupe demande également l’abandon de la réforme de l’assurance chômage, un plan de financement de soutien à l’emploi dans le secteur culturel, l’obtention d’une sécurité sociale pour les étudiantes et les étudiants, l’attribution du RSA aux jeunes de 18 à 25 ans, des congés maladie et maternité pour les intermittents.

Le collectif Occupation Le Havre a décidé de se retrouver dimanche 21 mars au Tetris dans le Fort de Tourneville pour réaliser une longue file d’attente.