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Avec Jean-Baptiste Monnot, l’orgue devient nomade

Entouré de musiciens de l’orchestre de l’Opéra de Rouen, Jean-Baptiste Monnot interprète sur un orgue de voyage des pièces musicales de Bach, Haendel et Mozart. C’est jeudi 14 novembre à la chapelle Corneille à Rouen.

Jean-Baptiste Monnot est non seulement un musicien virtuose mais aussi un passionné de facture d’orgue. Son plaisir d’enfance : entrer dans l’instrument pour en comprendre tous les mécanismes et connaître la palette de sons. Son rêve d’adulte : construire un orgue transportable.  Beaucoup ont bien tenté de l’en dissuader, prétextant que cette entreprise, complètement folle, sera très compliquée. Peu importe. Jean-Baptiste Monnot, organiste titulaire sur le grand orgue Cavaillé-Coll de l’abbatiale Saint-Ouen à Rouen, a rêvé, pensé et conçu son orgue nomade.

Un travail qui lui a demandé cinq années. « J’ai imaginé un orgue avec des couleurs sonores assez chambristes, des familles de tuyaux, semblables à des personnages que l’on disperse sur scène ». L’instrument se divise en 15 éléments, de moins de 600 kg, qui entrent tous dans un camion de 20 m3 et franchissent la porte d’un appartement. Il comporte pas moins de 600 tuyaux, allant de 60 cm à 2,60 mètres de long. 

Un outil pédagogique aussi

« C’est un immense Tétris » qui n’a jamais été un casse-tête. « Ce fut une réelle aventure. J’ai pu discuté avec beaucoup d’amis facteurs d’orgue. J’ai fait mon marché parce qu’il y a une grande réserve de tuyaux. J’ai pu choisir le timbre, les couleurs sonores. Il y a des pièces des XIXe et XXe siècles, en laiton, plomb et étain. L’instrument est en aluminium, plus léger, et aussi en chêne, en pin et en sipo ». 

Cet orgue transportable n’est pas une nouveauté. « Les premiers l’étaient aussi mais beaucoup plus petits. Une fois installé dans les églises, il a commencé à beaucoup grandir ». Néanmoins, une telle entreprise reste remarquable d’autant que l’instrument se veut « un outil pédagogique. C’est important pour son avenir. Ce n’est pas seulement un instrument connoté du passé et réduit à une activité liturgique ». 

Il en donne une preuve jeudi 14 novembre à la chapelle Corneille à Rouen avec des musiciens de l’orchestre de l’Opéra de Rouen. « Joindre l’orgue aux cordes lui donne quelque chose de lumineux et de pétillant ». Jean-Baptiste Monnot, à l’orgue, Hervé Walczak-Le Sauder et Elena Pease-Lhommet au violon, Patrick Dussart à l’alto, Hélène Latour au violoncelle, interprètent Prélude et Fugue en la mineur et l’incontournable Sonate pour viole de gambe de Bach, les Sonates d’église n°4 et 15, des chefs-d’œuvre de Mozart et les étonnants Concertos pour orgue de Haendel.

Infos pratiques

  • Jeudi 14 novembre à 20 heures à la chapelle Corneille à Rouen.
  • Tarifs : de 21 à 10 €. Pour les étudiants : carte culture.
  • Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr