Baptiste W Hamon : « il y a un bonheur dans chaque tristesse  »

photo : DR

Baptiste W Hamon, baigné de musique du sud des États-Unis, dépeint ces moments de mélancolie et de vague à l’âme avec un certain romantisme. Des textes littéraires et un folk aux multiples reflets sont les constantes de ses deux albums, L’Insouciance et Soleil, soleil bleu, et des EP. Baptiste W Hamon sera jeudi 14 octobre à l’espace François-Mitterrand à Canteleu. Un concert, deux fois reporté, avant la tournée en mars 2022. Il le promet : « ce sera une fête ». Entretien.

Est-ce que vous avez « quitté l’enfance » avec ce deuxième album ?

J’espère. Dans ce premier EP qui est sorti en 2012, j’avais besoin de faire le tri dans plusieurs choses. La musique, c’est l’émancipation. Avant, j’exerçais un métier qui n’avait rien à voir et je manquais de liberté. La musique a été une libération.

Comment passe-t-on du métier d’ingénieur à musicien ?

Je ne me suis pas posé la question. Cela a été un besoin, voire une nécessité à un moment donné. Je n’ai rien calculé. Ce fut une évidence. J’ai commencé dans les bars. Des personnes ont cru en moi. J’ai signé un contrat d’édition. La transition s’est faite simplement. Je sais que j’ai eu beaucoup de chance. Cela a quand même été un changement assez important.

Est-ce que l’écriture est un travail quotidien ?

Je ne fais pas partie de ces artistes qui écrivent tous les jours. Je peux très bien ne rien écrire pendant six mois. Puis l’inspiration vient et j’écris pendant dix jours quatre à cinq chansons. C’est très aléatoire. Souvent, elles s’écrivent d’elles-mêmes et rapidement. Je commence avec une mélodie en tête et je viens cracher un texte qui me sert de base Après, je passe du temps pour affiner. L’écriture reste cependant toujours un plaisir.

Qu’est-ce qui nourrit votre imaginaire ?

C’est la vie. Ce métier de musicien laisse du temps pour vivre, se promener, rêver, voyager. Je me nourris beaucoup de voyages, de rencontres nouvelles, de littérature. Je lis beaucoup.

Quelle littérature ?

Je lis plutôt de la littérature française qui me parle plus. Je suis fan de Julien Gracq. Ce fut un de mes déclics littéraires. Il y a aussi la littérature russe et américaine, évidemment.

Et la musique américaine ?

La musique américaine, c’est un moteur pour l’écriture. Le folk et la country m’ont ému et appelé. 

Vos chansons sont de petites histoires. Vous considérez-vous comme conteur ?

Non mais je me rends compte que le format de la chanson me permet d’être dans cette position, de me projeter dans des scènes. C’est possible de le faire en chanson, dans un roman, dans un scénario de cinéma. Et je ne m’interdis aucune forme. Tout cela est le fruit de choses mystérieuses qui sont dans mon cerveau. Quand j’écris, je ne réfléchis pas à une histoire.

Pourtant, il y a des thèmes récurrents dans vos chansons.

Oui parce que tout cela est en moi. L’écriture est le reflet de ce que je suis. Il y a en effet des grandes thématiques comme la mélancolie, la nostalgie, aussi l’espoir et le bonheur. J’essaie de trouver de la lumière dans chaque chose.

Et vous la trouvez ?

Oui, il y a un bonheur dans chaque tristesse et dans chaque moment de mélancolie. Il faut s’en nourrir. Cela contribue au bonheur de la vie quand on le comprend.

Pendant le confinement, vous avez travaillé à distance avec julien Barbagallo, batteur de Tame Impala. Comment a commencé ce travail sur Barbaghanom ?

Nous nous connaissons depuis son remix de Je Brûle. J’avais aimer lé résultat et nous nous étions dit que l’on devrait un jour faire de la musique ensemble. Pendant le confinement, lui, en Australie, et moi, en Auvergne, nous nous sommes écrits et avons commencé à travailler. Comme nous avons des aspirations et des inspirations communes, des personnalités proches, nous sommes allés dans le même sens. Cela nous a permis de penser à autre chose, de ne pas nous laisser abattre par la situation. Nous avons tiré profit de ce moment terrible. Ce fut notre bouée de sauvetage et une belle expérience que nous allons sûrement réitérer.

Infos pratiques

  • Jeudi 14 octobre à 20h30 à l’espace François-Mitterrand à Canteleu.
  • Concert avec Da Silva
  • Tarifs : 13,50 €, 9,30 €
  • Réservation au 02 35 36 95 80

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  • Gagnez vos places pour le concert de Da Silva et Baptiste W Hamon jeudi 14 octobre à l’espace François-Mitterrand à Canteleu
  • Pour participer, envoyez un joli message à relikto.contact@gmail.com