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Une balle ou l’orange

A Alger, un homme se souvient d’épisodes douloureux et d’instants remplis d’espoir. Azeddine Benamara raconte Les Oranges, cette histoire de l’Algérie écrite par Aziz Chouaki. C’est mardi 6 mai au centre Voltaire à Déville-lès-Rouen.

 

les-orangesL’histoire a été mise en scène plusieurs fois. Azeddine Benamara la porte à nouveau. « J’ai été frappé par la puissance des images et de la langue. Mais je n’ai pas un rapport intellectuel avec ce texte, plutôt un rapport physique ». Le comédien se fait conteur. Il est cet homme qui s’exprime seul. Autour du cou, il porte une balle, tirée par un soldat français, tel un pendentif. Une orange lui a fait promettre de l’enterrer le jour où tous les hommes s’aimeront comme s’aiment les oranges. « C’est le serment des oranges. L’orange qui est l’image de l’Algérie, sucrée, gorgée d’énergie. Bien sûr, il n’enterrera jamais la balle ».

 

L’homme se remémore la colonisation, les luttes, les massacres, l’indépendance, le FLN, la folie du fanatisme… « Il est à l’image de l’Algérie parce qu’il passe d’un extrême à l’autre. Il choisit un camp, se rend compte qu’il s’est trompé et prend un chemin inverse. Comme il se trompe tout le temps et reconnaît ses erreurs, il change de camp ».

 

Les Oranges, un conte moderne, entre fiction et réalité historique, entre poésie et humour cinglant, évoque de manière plus large tous ces pays corrompus, oligarchiques… « Il parle de l’humanité. Il faut se souvenir pour ne pas reproduire. C’est aussi un hymne à la vie. Il faut continuer à vivre, sinon c’est foutu ».

 

  • Mardi 6 mai à 20 heures au centre Voltaire à Déville-lès-Rouen. Tarifs : 16 €, 11 €. Réservation au 02 35 68 48 91 ou sur www.dullin-voltaire.com