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Bouvard et Pécuchet au XXIe siècle

Dénaturaliser Flaubert… c’est chose faite avec l’exposition d’œuvres issues de la collection du Frac Normandie rappelant Bouvard et Pécuchet, le roman inachevé de l’écrivain normand. Elle se tient jusqu’au 7 novembre au château de Bois-Guilbert.

Le hasard fait rencontrer deux hommes d’âge mûr. Bouvard et Pécuchet s’installent alors à la campagne et vont s’adonner à des expérimentations dans divers domaines, la chimie, la médecine, la botanique, la zoologie, l’astronomie… Gustave Flaubert fait de son roman inachevé un objet littéraire singulier sur la bêtise universelle. Le Frac Normandie qui se plaît lors cet été 2021 à Déjouer Flaubert va le Dénaturaliser au château de Bois-Guilbert.

Comme dans le roman, l’exposition revient sur les centres d’intérêt des deux complices, Bouvard et Pécuchet. Les différentes pièces de la bâtisse se transforment en un cabinet de curiosités avec des œuvres d’artistes contemporains qui portent eux aussi un regard caustique, amusé, absurde ou poétique sur le monde. Première étape : la matière venant à la fois de la terre et du ciel. Avec 9007, James Bond, Nicolas Moulin joue avec le réalisme des images en reproduisant un astéroïde photographié par la NASA. Les formes sont indéfinissables avec Michel Blazy quand il applique de l’eau de javel sur ces dessins réalisés au feutre. Que ce soit en géologie ou en botanique, Hugues Reip se joue de la frontière entre le naturel et le surnaturel pour venir perturber la perception des images. Hans-Peter Feldmann trouve ses sujets dans les cartes postales des années 1950. Il les photographie en grand format tout en gardant l’esthétique de l’époque.

Voyage ensuite sur terre, dans les airs et dans les fonds marins à la rencontre de la faune. Lynne Cohen impose un cerf empaillé dans une décoration intérieure d’un club. Une image qui semble banale mais chargée de symboles. Mark Dion s’amuse à détourner les planches des scientifiques pour interroger le savoir. Dans les leçons d’anatomie, le corps est chahuté, redessiné et prend des apparences étranges. Avec Natacha Lesueur, l’aisselle d’un homme devient le jardin d’une pâquerette en pâte d’amande. Fabrice Hyber recouvre tout un corps de latex pour en faire un costume de protection. 

Le Frac Normandie donne un éclairage contemporain de Bouvard et Pécuchet avec ces 50 œuvres issues de ses collections.

Infos pratiques

  • Jusqu’au 7 novembre, tous les jours de 10 heures à 13 heures et de 14 heures à 18 heures, au château de Bois-Guilbert, 1108, route d’Héronchelles à Bois-Guilbert.
  • Tarifs : de 9 à 6 €, gratuit pour les enfants jusqu’à 5 ans
  • Renseignements au 02 35 34 86 56 ou sur www.lejardindessculptures.com