Cinéma à Rouen : L’Omnia a 5 ans

Patrick Wang

A l’Omnia, la rentrée commence toujours par un anniversaire. Cette année, le cinéma rouennais a 5 ans. Pendant un mois, il organise des rencontres avec des réalisateurs, des avant-premières. La fête débute vendredi 21 août.

 

le secret des autresUn pari. L’Omnia a ouvert le 1er septembre 2010. Pour Hervé Aguillard, directeur du cinéma, « cela a été un pari. Nous avons été assez culottés pour ouvrir un grand établissement indépendant avec 7 salles dédiées à l’art et essai ». Pas facile en effet dans une agglomération qui compte 55 écrans, donc dans une situation de forte concurrence. « Aujourd’hui, les multiplexes font la pluie et le beau temps. Non seulement il y a une guerre entre eux mais aussi ils veulent un grand nombre de films, les blockbusters et les films d’auteurs. Nous nous sommes battus pour limiter la multiplication des copies et nous avons gagné ». Pas facile non plus lorsque le public est exigeant. « Nous avons été beaucoup observés durant les trois premières années. Il a fallu fidéliser, surtout y croire ».

 

Fragile. Croire et aussi convaincre pour parvenir à augmenter le taux de fréquentation de 42 % en cinq ans. En 2014, l’Omnia a accueilli 170 000 spectateurs. Certes le pari de départ semble gagné mais le cinéma rouennais reste « fragile économiquement. Nous ne sommes pas subventionnés. Nous sommes seulement dans les murs de la ville de Rouen. Nous recevons une subvention de centre national de la cinématographie parce que le cinéma est classé art et essai. C’est le public qui nous fait vivre », tient à rappeler Hervé Aguillard. A l’Omnia viennent toutes les générations, « sauf les adolescents qui préfèrent les blockbusters. Ils reviennent lorsqu’ils sont étudiants. L’Omnia reste un cinéma de proximité. Cependant, il attire un public habitant à 50 kilomètres qui a une envie de cinéma. Nous touchons davantage ces personnes le week-end ».

 

Une affiche multiple. La programmation de l’Omnia a toujours été large. Entre 20 et 25 films sont à l’affiche chaque semaine. Pour le directeur du cinéma, « notre rôle est de proposer tous les films parce que tous ont le droit à une chance. Si nous ne faisions pas, beaucoup ne sortiraient jamais. Au public de faire son choix ». L’Omnia reste un cinéma de découverte, loin des raz de marée, souvent bruyants, des blockbusters. Il ne s’éloigne pas non plus des grandes signatures telles que Woody Allen, Quentin Tarantino ou Jacques Audiard. Il reste le lieu des festivals régionaux comme Le Courtivore, A l’Est du Nouveau, le festival du film fantastique

 

Patrick Wang
Patrick Wang

Un anniversaire. Depuis 2010, la rentrée est synonyme d’anniversaire pour l’Omnia. Cette année, le cinéma présente à partir du 21 août et pendant un mois des longs métrages remarqués au festival de Cannes ou à la Quinzaine des réalisateurs. Premier rendez-vous avec Patrick Wang : dans Les Secrets des autres, il relate l’histoire d’une famille au destin tragique dont les blessures ne sont pas encore cicatrisées. L’Omnia accueillera également Lionel Baier, Philippe Claudel, Nabil Ayouch, Philippe Faucon, Roberto Minervini.

 

Une suite. L’histoire de l’Omnia se poursuit et sera marquée par des travaux de rénovation en 2017 et 2018. Les fauteuils ne sont plus toujours très confortables. La climatisation fait parfois des caprices. Surtout le cinéma n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite. « La ville a voté un budget de 2,7 millions d’euros. Nous savons déjà que ce sera deux années compliquées mais nous aurons ensuite un cinéma flambant neuf ».

 

 

 

Le programme