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Concert à Canteleu : Baptiste Trotignon, un pianiste gourmand

photo Jimmy Katz
photo Jimmy Katz

La saison de l’espace culturel François-Mitterrand à Canteleu se termine avec quelques notes de jazz. Des notes de Baptiste Trotignon, un des pianistes les plus doués et les plus inventifs. Cet amoureux de la mélodie joue vendredi 12 juin en trio avec Jeff Ballard, batterie, et Thomas Bramerie, contrebasse.

 

Avec Hit, votre dernier album, vous revenez au trio. Est-ce la formule que vous préférez ?

Oui, je suis revenu au trio. C’est la formule un peu phare pour un pianiste. Quand un pianiste se produit en trio, il peut jouer la mélodie, le thème. Sinon, il devient un accompagnateur. Dans l’équilibre sonore, le trio est une forme naturelle. Cela me manquait.

 

Est-ce que cet album s’est aussi écrit naturellement ?

Un album s’écrit toujours de deux façons. On reprend des morceaux joués déjà sur scène et on ajoute des titres composés en studio. C’est un équilibre entre les deux, le fruit d’une recherche. Ça marche ou ça ne marche pas. Je suis toujours en recherche. Je suis un artisan dans l’âme. J’aime bien garder cette forme d’artisanat dans un monde où il a tendance à disparaître.

 

Où vous mène cette recherche permanente ?

La recherche permet de trouver un équilibre entre ce que je sais faire et ce que je ne sais pas faire. Jusqu’où je peux aller… Ce peut être la recherche de la perfection à un moment donné, la recherche de l’imprévu, d’une nouvelle couleur. Il y a dans tout cela une notion de gourmandise, de curiosité. Si un jour, un artiste dit : je sais. C’est qu’il n’est plus artiste. Je ressens sans cesse cette sensation de manque. Ma tête est rarement au repos.

 

 

 

Est-ce une gourmandise de sons ?

Oui parce qu’on se doit de garder la capacité d’émerveillement. A l’intérieur des choix, il y a le plaisir d’apprendre. Il y a aussi le plaisir physique. Il y a le corps qui se manifeste sur scène. Ce sont les deux aspects de la gourmandise.

 

De plus, on peut être gourmand à plusieurs.

Oui et c’est quelque chose de magique. Nous essayons de donner quelque chose de beau, de bon, d’excitant… On peut ajouter beaucoup d’adjectifs.

 

Pour partager cette musique, vous avez retrouvé des complices, Thomas Bramerie et Jeff Ballard.

Thomas est un compagnon de longue date. Avec Jeff Ballard, la rencontre est plus récente. C’est ce qui fait toute la beauté du jazz : quand on partage le même amour, un langage commun, on se retrouve et on prend plaisir à jouer.

 

Votre projet se déclinera-t-il en trio ?

C’est un duo avec Minino Garay. J’explore avec lui une couleur sud-américaine. Cela fait pas d’années que je m’intéresse à cette musique. Il n’y a pas que le tango mais une tradition musicale incroyable. Rythmiquement, c’est très inventif.

 

  • Vendredi 12 juin à 20h30 à l’espace culturel François-Mitterrand à Canteleu. Tarifs : 16,60 €, 13 €. Réservation au 02 35 36 95 80.