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Concert à la chapelle Corneille : le ney comme guide vers la Perse

photo David Morganti

Pour ce dernier concert de saison à la chapelle Corneille, l’Opéra de Rouen Normandie met la flûte au cœur d’un répertoire oriental. Khouchyar Shahroudi, flûtiste de l’orchestre, fait découvrir Le Souffle persan, une pièce musicale qu’il a composée.

 

photo David Morganti
photo David Morganti

Le ney, petite flûte persane, « est un don de la nature ». Pour Kouchyar Shahroudi, flûtiste de l’orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie, le ney est « le premier instrument que l’homme a découvert. Dans un champ, un roseau s’est cassé, le vent a soufflé. Ce qui a produit un son. L’homme a ensuite essayé de reproduire ce même son ». C’est en France, au début des années 1990, que le musicien a commencé à apprendre à jouer du ney. « A ce moment-là, je cherchais un équilibre. Le ney m’a permis de renouer avec mes racines persanes ».

 

Kouchyar Shahroudi fait découvrir le ney mercredi 15 juin lors du dernier concert de l’Opéra de Rouen Normandie à la chapelle Corneille à Rouen. « Cet instrument est très riche harmoniquement et irrésistible. Il est la continuité du souffle et on est proche de la nature ». Apprendre à jouer de ce bout de roseau n’est pas une tâche aisée. Notamment selon la technique iranienne. « Il demande au moins six mois de travail pour produire un premier son. C’est avec les dents et la langue que l’on trouve les sons », explique le musicien.

 

Pour ce concert, Kouchyar Shahroudi a composé Le Souffle persan, une pièce musicale pour ney, violon, harpe et violoncelle. « A travers cette œuvre, je dévoile ma double culture. Aujourd’hui, les cultures persane et occidentale sont, pour moi, indissociables. Je les savoure quotidiennement. Je démontre, à travers la musique, que le mariage est possible ». Le Souffle persan est empreint de mélancolie. « Je suis allé dans le sens de l’instrument et j’ai aussi laissé parler mon cœur ». Cette composition porte en elle l’ambiance des contes, celle des danses mystiques.

 

Au répertoire de ce concert, les musiciens de l’orchestre de l’Opéra de Rouen ajoute la Sonate pour flûte, alto et harpe de Claude Debussy, le Trio pour flûte, alto et harpe de Toru Takemitsu, Le Chant de Linos d’André Jolivet.

 

  • Mercredi 15 juin à 20 heures à la chapelle Corneille à Rouen. Tarif : de 25 € à 12,50 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr