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Concert à Grand-Quevilly : les histoires de La Grande Sophie

012816-la-grande-sophieLa Grande Sophie a sorti son septième album. Nos Histoires, aux couleurs pop, racontent des rencontres, réelles ou fantasmées. La chanteuse à la voix solide se livre encore un peu plus dans ce disque. Mais toujours avec pudeur. Elle donne un concert jeudi 5 novembre au théâtre Charles-Dullin à Grand-Quevilly avec le Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen. Interview.

 

 

Que préférez-vous : entendre ou raconter des histoires ?

J’aime beaucoup écouter. Quand je suis dans un groupe de personnes, j’écoute beaucoup. J’observe.

 

Est-ce que la chanson est le meilleur format pour raconter des histoires ?

Je trouve que c’est un bon format. Mais j’ai toujours été très impressionnée par les grands orateurs qui prennent la parole, trouvent les mots justes pour exprimer une idée. J’aime beaucoup aussi lorsque les comédiens sont mis en scène. Je suis avant tout une observatrice.

 

Dans cet album, vous avez écrit Je n’ai rien vu venir, un titre à partir d’un roman de Delphine de Vigan, Jours sans faim.

C’est la première fois que j’écris à partir d’une autre histoire. Je n’avais pas envie de parler avec elle de ce sujet. C’était une façon de lui dire que j’avais compris ce qu’elle avait voulu dire dans son roman. Cette chanson est un cadeau pour Delphine.

 

Etes-vous une grande lectrice ?

Non, je ne suis pas une grande lectrice. Mais je lis régulièrement. Je peux passer rapidement d’un livre à un autre sans garder en mémoire une histoire. Chez moi, je suis entourée de livres. Ma table de nuit ressemble à un château de livres. Je crois que les livres me rassurent. J’aime l’objet. J’aime aller dans les librairies, lire les quatrièmes de couverture.

 

 

 

 

Est-ce que vous aimez le cinéma ?

Je ne prends pas assez de temps. Pour découvrir des films, je préfère aller au cinéma. J’aime bien en prendre plein les yeux. En fait, la plupart du temps, je me fabrique mes histoires dans ma tête. Et ça court assez vite.

 

L’écriture est devenue pour vous un exercice facile ?

Je ne sais pas si c’est facile. Chaque histoire est liée à mon histoire. Quand j’ai écrit Depuis le 11 mars (sur un survivant de Fukushima qui cherchait sa femme en vain, ndlr), je me suis imaginée ce couple, leur vie pendant toutes ces années. Tout cela me parle.

 

Est-ce que les histoires font grandir ?

Oui, les histoires permettent de comprendre le monde.

 

Est-ce que vous avez envie d’aller vers le format de la nouvelle ou du roman ?

Le roman, non, je n’en ai pas envie et je suis trop bordélique. Je ne pourrais pas mettre mes idées en place. Pour écrire un roman, il faut être très méthodique afin de trouver la bonne forme. La nouvelle ? Je ne sais pas. En fait, les histoires naissent d’une phrase, d’une mélodie. Il y a toujours quelque chose de musical. C’est lié aux instruments et à ma voix.

 

Pourquoi votre album s’intitule Nos Histoires et non pas mes histoires ?

Ce sont des souvenirs que je partage avec l’autre. Comme dans le précédent album, je suis allée fouillée à l’intérieur de moi. Dans celui-ci, il y a une ouverture vers l’autre. Les chansons sont en fait des lettres.